Les principaux acteurs de la recherche d'un vaccin antisida, réunis à Mexico pour la conférence mondiale sur le sida, ont admis que leur mission était ralentie par de nombreux problèmes et craignent qu'il ne faille des années avant de faire une découverte probante.

Ils ont indiqué que la pandémie de sida ne serait enrayée que par la découverte d'un vaccin préventif et non par le traitement des personnes déjà contaminées.

Dans cette quête d'un vaccin, ils ont admis plusieurs revers et certains d'entre eux préconisent de revenir aux fondamentaux et de tirer les leçons de cet échec.

«La science des vaccins est encore aujourd'hui plus un art qu'une science», a déclaré Tachi Yamada, le directeur du programme de santé de la Fondation Bill et Melinda Gates, l'un des principaux contributeurs à la recherche d'un vaccin.

Il a souligné les lacunes fondamentales dans les connaissances sur la façon

dont le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) subvertit le système immunitaire.

Il a également pointé les difficultés en matière de tests dans les laboratoires tout en soulignant que le financement, la collaboration et la coopération d'urgence devaient être renforcés afin d'éviter le gaspillage ou les doubles emplois.

«Nous avons besoin de gros investissements pour l'avenir (...) pas seulement dans la connaissance de base de la prévention du VIH, mais aussi dans les essais cliniques d'un vaccin contre le VIH», a indiqué M. Yamada.

«Nous ne devons pas avoir peur de l'échec (...) la route du succès commence par des échecs», a-t-il encore noté.

Alan Bernstein, directeur de l'initiative pour un vaccin au VIH, a affirmé qu'un succès dans la recherche d'un vaccin ne pouvait être envisagé qu'à «long terme».

La conférence réunit jusqu'à vendredi quelque 22 OOO personnes, chercheurs, scientifiques, associatifs, militants et patients qui vont discuter de toutes les questions autour du sida, des recherches sur les traitements ou le vaccin à la discrimination dont souffrent les séropositifs dans le monde.

Le nombre des personnes affectées par le virus atteignait 33 millions en 2007, avec l'an dernier pas moins de 2,7 millions de nouveaux cas, alors que 25 millions de personnes en sont déjà mortes.