Après les craintes de pandémie suscitées depuis ces dernières années par le risque de mutation du virus de la grippe aviaire H5N1, les virologues s'inquiétent du potentiel pandémique de la souche H9N2 apparue chez les volailles en 1988, selon une étude publiée mercredi.

Ce pathogène provoque aussi de multiples infections humaines et est devenu endémique dans les élevages de volailles en Europe et en Asie, expliquent ces experts américains dans une communication parue dans le journal PLoS daté du 13 août.

Ce sous-type du virus de la grippe aviaire est en évolution et a acquis des caractéristiques qui, redoutent les virologues, pourraient le rendre plus transmissible entre humains.

Les mécanismes aboutissant à une infection et à une transmission entre humains des virus de la grippe aviaire sont mal compris, relève Daniel Perez de l'Université du Maryland, principal auteur de cette recherche conduite avec le virus H9N2 sur des furets.

Cette étude avec ces animaux n'a pas mis en évidence de transmission du H9N2 par des aérosols, qui est la caractéristique clé d'une pandémie potentielle.

Mais les chercheurs ont montré qu'un simple résidu d'acide aminé dit Leu226 sur l'hémagglutinine, protéine à la surface du virus, joue un rôle majeur dans la capacité du H9N2 à se transmettre.

Ils ont aussi constaté chez ces furets un accroissement de la virulence de la pathologie et de la réplication du virus H9N2 ayant infecté des humains.

Ces observations laissent penser que la propagation et la prévalence des virus H9N2 chez les volailles pourraient représenter une menace sérieuse pour l'homme, selon ces virologues.