S'estimant en surcharge de travail permanente, les infirmières travaillant de nuit à l'étage de chirurgie de l'hôpital Jean-Talon ont écrit cette semaine à leur directrice des soins infirmiers pour dénoncer la situation. Pour ces infirmières, la sécurité et la qualité des soins aux patients sont menacées.

La surcharge de travail est telle que plusieurs infirmières tombent malades, selon le président du Syndicat de professionnelles en soins du CSSS du Coeur-de-l'Île (FIQ), Daniel Gagné.

Sur les 13 infirmières du service, six sont actuellement en arrêt de travail, dont cinq pour des raisons de santé et une pour congé parental, selon M. Gagné. Aucun remplacement à long terme n'a encore été annoncé pour pallier ces absences, dénonce-t-il.

Sur certains quarts de travail, les infirmières de soir en chirurgie doivent « travailler avec du personnel inférieur au quota établi par les services essentiels », est-il écrit dans la lettre d'alerte envoyée à la direction et obtenue par La Presse.

Dans cette missive, les infirmières invitent la direction à « intervenir immédiatement et à prendre les mesures nécessaires et appropriées » pour leur permettre « d'assurer le bien-être » des patients.

Selon M. Gagné, la surcharge de travail entraîne « un taux de roulement de personnel très élevé » dans cette unité de chirurgie. Une hausse des heures supplémentaires obligatoires serait aussi enregistrée.

« SIGNES ENCOURAGEANTS »

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l'Île-de-Montréal dit « ne pas partager l'avis du syndicat selon lequel le travail soit de plus en plus difficile » dans cette unité, et que la qualité des soins et la sécurité des patients y seraient menacées. « Au contraire, nous notons des signes encourageants à l'effet que la situation s'améliore. La sécurité des patients n'est quant à elle aucunement menacée », affirme le porte-parole de l'établissement, Hugo Larouche.

Ce dernier souligne que le CIUSSS travaille depuis un an à revoir l'organisation du travail dans cette unité et que de multiples actions ont été mises en oeuvre « Ces initiatives visent à stabiliser l'équipe, diminuer le recours au temps supplémentaire et réduire le recours des infirmières d'agence », explique M. Larouche. Une rencontre entre la direction et les employés de l'unité de chirurgie de l'hôpital Jean-Talon est prévue le 14 février.