Six mois après son élection, le gouvernement Marois a dilapidé le capital de sympathie dont jouissent les nouveaux gouvernements. La satisfaction à l'endroit du gouvernement Marois a chuté de façon importante en février, pendant que l'étoile personnelle de Pauline Marois pâlissait de nouveau.

C'est ce que constate la maison CROP dans sa dernière enquête réalisée du 13 au 18 février derniers auprès de 1000 internautes. L'enquête, qui s'est essentiellement déroulée le week-end dernier, visait à prendre le pouls des électeurs après la reprise des travaux à l'Assemblée nationale.

Les Québécois sont de plus en plus moroses: 60 % des gens estiment que le Québec «va dans la mauvaise direction» - c'est 10 points de plus qu'il y a un mois. Désormais, 58 % des répondants se déclarent insatisfaits du «gouvernement du Québec», ce qui représente six points de plus que dans l'enquête mensuelle de janvier. Enfin, 37 % des personnes sondées se disent satisfaites de la performance du gouvernement.

«C'est le niveau de satisfaction le plus bas depuis l'élection du Parti québécois», observe Youri Rivest, vice-président de CROP. Il rappelle que les gouvernements de Jean Charest, six mois après les élections de 2003, 2007 et 2008, affichaient un taux de satisfaction supérieur à 40 % de satisfaction. «Mme Marois a reculé sur certains engagements électoraux, les gens ont l'impression qu'il n'y a pas de sens de direction, que c'est un peu au neutre», analyse M. Rivest. «Normalement, un parti gagnant a une lune de miel et, pour le moment, le gouvernement Marois a manqué ce momentum», résume-t-il.

Autre «indicateur avancé» de l'humeur des électeurs: Pauline Marois est aussi en recul sur le plan personnel. Actuellement, 21 % des gens jugent qu'elle est la plus à même d'être le premier ministre - trois points de moins qu'en janvier. Il s'agit de son score le plus bas depuis les élections du 4 septembre. À ce chapitre, elle est à égalité avec François Legault, qui obtient 22 % - servi par la visibilité liée à l'Assemblée nationale.

En ce qui concerne les intentions de vote, le Parti québécois (PQ) recule de 4 % - de 34 à 30 % -, son pire résultat depuis les élections, où il a obtenu 32 % des suffrages. Même sans chef, le Parti libéral du Québec (PLQ) obtient un score identique, soit 30 %. Pour lui, c'est une baisse d'un point par rapport au 4 septembre. La Coalition avenir Québec (CAQ) récolte 27 % des intentions de vote, une remontée de trois points par rapport au mois de janvier. La CAQ retrouve le résultat des urnes, en septembre. Québec solidaire marque le pas, à 9 %, soit trois points de plus qu'aux élections.

Selon Youri Rivest, les trois principaux partis peuvent compter sur une base assez forte, des électeurs acquis et peu enclins à changer de camp.

La CAQ domine à Québec, mais ne pèse pas lourd (17 %) dans l'île de Montréal. Dans le «450», on observe que les trois partis se disputent farouchement les électeurs. Une chose étonne Youri Rivest: la présence de la CAQ en région. Avec 28 %, elle est tout près du PQ (30 %) et du PLQ (29 %). Il faudra toutefois attendre pour confirmer s'il s'agit d'une tendance.