Le chef libéral Michael Ignatieff insiste pour que le gouvernement réforme les règles de l'assurance-emploi le plus rapidement possible, même si les plus récentes déclarations de la Banque du Canada permettent d'entrevoir une reprise économique à court terme.

De passage dans la région de la capitale fédérale, M. Ignatieff a souligné jeudi que le Canada n'était «pas encore sorti du bois» en dépit de certains signes encourageants. A son avis, il faudra encore des années avant que le pays renoue avec le plein emploi.

«Nous sommes loin de la fin de la crise parce que le taux de chômage continue à grimper et c'est le taux de chômage qui compte pour les Canadiens», a-t-il insisté, en marge d'une visite à l'usine de la compagnie forestière Kruger, à Gatineau.

Dans ce contexte, il est primordial que le comité bipartite sur la réforme de l'assurance-emploi se mette enfin au travail, a-t-il martelé.

Ce groupe formé de trois libéraux et de trois conservateurs devait se réunir pour la première fois jeudi, après cinq semaines de préparation.

D'après le chef libéral ce délai est attribuable à la nonchalance des conservateurs, qui ne prennent pas vraiment au sérieux la question de l'assurance-emploi. «Nous étions prêts en juin», a-t-il assuré.

Il a cependant fallu trois semaines au premier ministre Stephen Harper pour choisir ses représentants au sein du groupe.

Le comité devrait normalement étudier les façons d'améliorer l'accès au régime, probablement en abaissant le seuil d'admissibilité et en incluant les travailleurs autonomes.

Il doit faire ses recommandations au Parlement à la reprise des travaux, en septembre.

L'objectif avoué du processus est d'en arriver à un compromis qui permettrait d'éviter une élection cet automne.

L'une des propositions des libéraux consisterait à imposer un seuil d'accessibilité uniforme de 360 heures, pour les travailleurs de toutes les régions du pays.

Actuellement, le nombre d'heures requis pour avoir droit à des prestations varie entre 420 et 700 heures.

Michael Ignatieff promet des discussions «musclées» sur cette proposition contre laquelle les conservateurs se sont élevés publiquement à plusieurs reprises au cours des derniers mois.

Les représentants du gouvernement au sein du groupe sont la ministre des Ressources humaines, Diane Finley, le secrétaire parlementaire du premier ministre, Pierre Poilièvre, et le sous-ministre Malcolm Brown.

Les libéraux y ont quant à eux délégué la députée de Notre-Dame-de-Grâce-Lachine Marlene Jennings, celui de Dartmouth-Cole Harbour, Michael Savage, ainsi que Kevin Chan, le directeur des politiques de Michael Ignatieff.

Les travaux du comité auront lieu derrière des portes closes et ses délibérations seront confidentielles.