Les militants conservateurs comptent bien profiter de leur premier congrès national en près de trois ans et demi pour célébrer leur dernière victoire électorale du 14 octobre.

Les militants conservateurs comptent bien profiter de leur premier congrès national en près de trois ans et demi pour célébrer leur dernière victoire électorale du 14 octobre.

Le premier ministre Stephen Harper participera à une partie seulement de ce congrès de trois jours qui s'ouvre jeudi parce qu'il doit se rendre à Washington vendredi soir et samedi afin de rencontrer ses homologues des pays membres du G20 pour discuter de la crise financière qui secoue toujours la planète.

M. Harper doit prendre la parole devant les quelque 2000 militants attendus ce soir au Centre des congrès de Winnipeg. Ayant conduit les conservateurs à une deuxième victoire électorale de suite, M. Harper n'a pas à soumettre son leadership à un vote de confiance durant ce congrès.

Même s'il n'a pas réussi à remporter une majorité des 308 sièges à la Chambre des communes, le chef conservateur doit affronter un tel test uniquement lorsqu'il mène ses troupes à la défaite, selon la Constitution du Parti conservateur.

La majorité des nouveaux ministres du gouvernement seront présents à ce congrès qui doit servir à guider le Parti conservateur pour les prochains mois. On ignorait toutefois mercredi soir combien de militants du Québec seront présents à Winnipeg. Le Parti conservateur a remporté 10 sièges dans la province aux dernières élections, un score inférieure aux attentes des stratèges qui rêvaient d'une récolte d'une vingtaine de sièges pour obtenir une majorité aux Communes. En tout, les troupes de Stephen Harper ont remporté 143 sièges, soit 12 de moins que la majorité requise aux Communes.

Les organisateurs du parti ont par ailleurs pris bien soin d'éplucher les nombreuses résolutions qui ont été adoptées par les associations du parti dans les circonscriptions afin d'écarter celles qui pourraient être controversées.

Ainsi, on ne retrouve aucune résolution à l'ordre du jour portant sur l'avortement ou encore la peine de mort, deux sujets qui pourraient provoquer des débats houleux.

Au dernier congrès du parti, à Montréal, en mars 2005, la majorité des militants avaient rejeté une motion invitant le parti à rouvrir le débat sur l'avortement.

Toutefois, des dissensions pourraient faire surface au sujet de la Constitution du parti. Selon des informations obtenues mercredi par La Presse, le député conservateur de la région d'Ottawa, Scott Reid, pourrait tenter à nouveau de modifier la Constitution du parti pour abolir le principe de l'égalité entre chacune des associations de circonscription, peu importe le nombre de membres qu'elles comptent. Par exemple, ce principe stipule que l'association conservatrice de Laurier-Saint-Marie, au Québec, qui compterait une poignée de membres, a le même poids politique que l'association conservatrice de Calgary-Sud, qui compterait 5000 membres.

Ce principe faisait partie de l'entente de fusion de l'Alliance canadienne et du Parti progressiste-conservateur conclue entre les chefs de ces anciens partis, soit respectivement Stephen Harper et Peter MacKay, en décembre 2003.

M. Reid avait tenté de remettre en cause ce principe au congrès de Montréal en 2005 en déposant une résolution, ce qui avait soulevé l'ire de M. MacKay. En bout de piste, la résolution qui visait à donner un vote égal à chaque membre du parti et non pas à chacune des associations des 308 circonscriptions, notamment durant une course au leadership, avait été rejetée.