L'autopsie réalisée par les autorités brésiliennes sur le corps d'Arturo Gatti ne serait pas complète, a déclaré un pathologiste qui a participé au deuxième examen de la dépouille. Pour la famille du boxeur, il s'agit d'une autre preuve que l'ancien champion du monde ne s'est pas enlevé la vie.

«Beaucoup d'autres éléments d'enquête n'ont pas été découverts par les pathologistes brésiliens», a indiqué le pathologiste Michael Baden, pathologiste médico-légal en chef de la police de l'État de New York, à la sortie de la deuxième analyse du corps, samedi après-midi

 

«La première surprise, c'est que l'autopsie qui avait été pratiquée était partielle, et non complète. La seconde, c'est que nous avons fait d'importantes découvertes, comme des blessures qui n'avaient pas été signalées», a-t-il poursuivi dans une entrevue accordée à La Presse Canadienne.

Selon lui, ces blessures seraient des ecchymoses.

L'expert vedette - il anime l'émission Autopsy à la chaîne américaine HBO et a témoigné aux procès de O.J. Simpson et de Kobe Bryant - a précisé que les autopsies partielles ne sont pas la norme dans les cas d'homicide. À son avis, l'enquête doit se poursuivre.

«Nous avons besoin de toutes les données, y compris les analyses toxicologiques qui ne sont pas encore disponibles, pour être en mesure de conclure s'il s'agit d'un homicide ou d'un suicide», a-t-il affirmé.

Un suicide impossible, croit la famille

Arturo Gatti a été trouvé mort le 11 juillet dans une station balnéaire de Porto de Galinhas, dans le nord-est du Brésil. Au départ, les enquêteurs brésiliens ont cru que sa femme, Amanda Rodrigues, l'avait étranglé dans son sommeil avec la courroie de son sac à main.

Jeudi, l'affaire a connu un revirement spectaculaire lorsque les autorités brésiliennes ont conclu que le boxeur montréalais s'était suicidé. D'après les résultats de l'autopsie réalisée au Brésil, il se serait pendu. La femme de l'ancien champion du monde a alors été libérée.

Sceptique, la famille Gatti a demandé que le corps de l'homme de 37 ans soit exhumé afin qu'une deuxième autopsie soit pratiquée. C'est la famille qui a engagé le pathologiste vedette, qui a assisté deux médecins légistes de l'Institut médico-légal de Montréal.

Pour la famille Gatti, les premiers détails de la seconde autopsie sont une preuve de plus que l'ancien champion du monde ne s'est pas enlevé la vie.

«Ils révèlent que ce qui a été fait au Brésil n'est pas complet, que les conclusions ont été tirées de manière trop rapide», a affirmé le frère du défunt, Fabrizio Gatti.

«Au Québec, nous avons les technologies et les professionnels pour faire de bonnes enquêtes. Je suis sûr à 100% que la seconde autopsie va démontrer qu'il ne s'est pas suicidé.»

«Ma famille et moi sommes encore très ébranlés, a-t-il poursuivi. Quand tu connais quelqu'un et que tu es certain qu'il ne s'est pas suicidé, c'est très difficile à prendre.»

Des analyses toxicologiques et histologiques seront réalisées au Québec dans les prochains jours.

Par ailleurs, vendredi, le gouvernement canadien a formellement demandé aux autorités brésiliennes de lui fournir de l'information sur les circonstances de la mort du boxeur. Un rapport devrait ensuite être rédigé, mais la famille et l'Institut médico-légal de Montréal attendent le rapport des autorités brésiliennes, a indiqué Michael Baden.

 

Cameron, DaphnéLE TESTAMENT MODIFIÉ IN EXTREMIS

Un ami d'enfance d'Arturo Gatti et journaliste sportif à CKAC a déclaré samedi que le boxeur avait changé son testament quelques semaines avant sa mort. Selon Jeremy Filosa, le boxeur aurait décidé de léguer la totalité de ses biens à sa femme, Amanda Rodrigues, le 17 juin dernier. Il aurait également souscrit une police d'assurance vie qui prévoit qu'elle recevra 1 million de dollars à sa mort.