Jean-François Lisée qualifie le nationalisme de la Coalition avenir Québec (CAQ) de « stupéfiant », « absurde » et « néfaste », mais ajoute que « les choses stupides ne sont pas nécessairement ethniques ».

Dans un point de presse à l'Assemblée nationale, mercredi, le chef du Parti québécois a vivement attaqué François Legault, son adversaire du deuxième groupe d'opposition, en qualifiant ses positions sur l'immigration et sur la langue de « mille-feuille d'erreurs ». Or, le chef caquiste ne fait pas dans le « nationalisme ethnique », comme l'a affirmé il y a quelques jours le ministre des Finances, Carlos Leitao, en entrevue au Montreal Gazette. 


Concernant le test de valeurs que la CAQ souhaite imposer aux immigrants, Jean-François Lisée a rappelé mercredi qu'une Déclaration sur les valeurs communes de la société québécoise existait déjà. Il reproche également à François Legault de vouloir « déporter » des milliers de nouveaux arrivants qui échoueraient un test de français après un certain nombre d'années de cours. Le PQ, de son côté, souhaite 100 % d'immigration francophone (selon certaines nuances comme pour les réfugiés, entre autres), alors que la politique gouvernementale actuelle prévoit que 85 % des immigrants doivent avoir une bonne maîtrise du français. 


Mardi, en point de presse, François Legault a défendu son projet de test de valeurs, précisant qu'il s'agissait essentiellement des « valeurs qui sont dans la Charte québécoise des droits et libertés ». 


« Je pense qu'on est en train de monter [cet enjeu] en épingle. C'est un sujet très simple et, dans le fond, le vrai sujet, c'est plus le test de français. [Avec notre plan], il faudra suivre des cours de français pour réussir le test de français. Apprendre une dizaine de valeurs, je ne pense pas que ça soit un frein [pour] les nouveaux arrivants [qui] pourront passer ce test dès leur arrivée », a ajouté M. Legault.

Questionné sur l'enjeu linguistique lors de la période de questions par Jean-François Lisée, le premier ministre Philippe Couillard a affirmé mercredi que « certains partis politiques, dont la CAQ, font du racolage pour dire aux gens "nous, on est contre les étrangers, les immigrants ». (...) Je vais vous faire une prédiction, ils vont reculer là-dessus, comme ils reculent sur tout, actuellement ». 

De son côté, le co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, a dit que le nationalisme de la CAQ est un « nationalisme passéiste, frileux et du passé ». Quant à la proposition du PQ, qui souhaite 100 % d'immigration francophone, il affirme qu'« Amir Khadir n'aurait jamais pu immigrer au Québec [selon ce plan] (...) [puisqu'il] est arrivé au Québec alors qu'il n'avait que 11 ans et qu'il ne parlait que le persan. »