Philippe Couillard trouve «inacceptables» les propos tenus hier par le gérant de la nouvelle boutique Adidas du centre-ville de Montréal qui a prononcé un discours en français «pour accommoder la Ville de Montréal et les médias francophones».

«Si ces mots qu'on a lus ce matin ont été prononcés, ils sont inacceptables, inacceptables. Le signal des chefs d'entreprise doit être clair: la langue de travail au Québec, c'est le français. Dans la métropole du Québec, on parle français», a martelé le premier ministre, jeudi.

Hier, la multinationale Adidas inaugurait dans la métropole un nouveau magasin sur la rue Sainte-Catherine. Selon les médias de Québecor, le gérant de la boutique, Alexandre Des Roches, a voulu «accommoder» la presse francophone avec une allocution en français, alors qu'une bonne partie de l'événement se serait déroulé exclusivement en anglais. 

À l'Assemblée nationale, lors de la période de questions, le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a questionné le premier ministre sur les propos du gérant d'Adidas, qui selon lui a affiché du «mépris» envers «tous les francophones du Québec».

«Ça, c'est le résultat de quatre ans de signaux du premier ministre, qui a dit: l'important, c'est que tout le monde dans une usine parle anglais au cas où il y ait quelqu'un qui pose une question», a affirmé M. Lisée.

Philippe Couillard a rétorqué que l'exemple de l'usine était «totalement inexact», mais a poursuivi en affirmant que «de dire ça de la part d'un chef d'entreprise à Montréal, je trouve ça excessivement regrettable. J'espère que ça ne se reproduira plus.»

La ministre responsable de la Charte de la langue française, Marie Montpetit, a pour sa part affirmé que «ce n'est pas une question d'accommodement, c'est une question de respect.» 

«C'est absolument inacceptable comme comportement, comme conduite. La langue de travail au Québec, c'est le français», a-t-elle dit en mêlée de presse.

Le député de Québec solidaire, Amir Khadir, estime quant à lui qu'Adidas «ne respecte pas le peuple québécois» et que son gérant de la boutique située sur la rue Sainte-Catherine «est imbibé de la culture de son entreprise, (...) une culture partagée par la plupart des grandes entreprises qui estiment que les gouvernements, les États, les lois, les règles, c'est moins que rien.»

Du côté de la Coalition avenir Québec, la députée Nathalie Roy a dit que les propos tenus par le gérant d'Adidas étaient «déplorables».

«Faut être colon»

Interrogés à la suite de leur première rencontre, la mairesse de Montréal et le maire de Québec n'ont pas mâché leurs mots concernant le gérant du commerce Adidas, Alexandre Des Roches, qui s'est presque excusé de devoir parler français en inaugurant son nouveau magasin de la rue Sainte-Catherine.

«Faut être colon», a lancé sans hésiter le maire Labeaume. La mairesse, Valérie Plante, qui a salué le franc parler du maire, a ajouté que c'était «un manque de respect» envers la langue, les francophones.

- Avec Sara Champagne