La communauté anglophone éprouve un « sentiment d'éloignement » par rapport au reste du Québec et il faut y remédier, soutient le premier ministre Philippe Couillard. Et il a un message pour les anglophones qui ont quitté la province : «C'est le temps de revenir ! ».

Philippe Couillard a fait cette sortie dimanche au terme du congrès des jeunes libéraux, qui ont rejeté par une forte majorité l'idée de permettre l'accès à l'école anglaise à des élèves francophones dans le cadre d'un projet-pilote. Le débat d'une trentaine de minutes fut enflammé. 

Dans son discours de clôture, Philippe Couillard a tenu à s'adresser longuement aux anglophones dans leur langue. « Votre présence est nécessaire, désirée. Nous avons besoin de vous pour un avenir meilleur pour tous les Québécois », a-t-il déclaré.

Le premier ministre a insisté : « L'anglais n'est pas une langue étrangère au Québec. Elle fait partie de notre histoire et de ce que nous sommes ». Il a appelé les jeunes militants anglophones de son parti à inviter leurs « amis qui ont décidé de quitter le Québec à revenir ». « C'est le moment de revenir et de bâtir le nouveau Québec ensemble comme nous l'avons toujours fait », a-t-il lancé.

En conférence de presse, le premier ministre a dit percevoir un « sentiment d'éloignement » chez les anglophones par rapport au reste du Québec. La récente crise au CUSM, l'un des « points de ralliement identitaires » de cette communauté, a alimenté ce sentiment selon lui. Il constate également de l'inquiétude face à la baisse du taux d'occupation des écoles anglaises. 

En Gaspésie, « j'ai vu des gens dépourvus parce qu'ils ont de la grande difficulté à entrer en contact avec les services publics pour lesquels ils paient de l'impôt ici. On doit se préoccuper de ça et on doit améliorer les choses », a-t-il ajouté. 

Un nouveau secrétariat pour les Québécois de langue anglaise sera créé au sein de son ministère, comme il le promettait récemment dans une entrevue au quotidien anglophone The Gazette. Il faut, selon le premier ministre, « resserrer les liens » avec cette communauté, « et c'est ce qu'on va faire ». 

Il croit que les anglophones « restent fermement derrière » son parti. En juin, la Coalition avenir Québec a lancé une opération charme auprès de cette communauté qui, dit-elle, a été « tenue pour acquise » depuis trop longtemps par les libéraux.

Philippe Couillard s'est dit satisfait du résultat du vote sur la proposition soumise par les jeunes libéraux de Montréal. « La loi 101, c'est un outil qui a permis d'assurer la paix linguistique au Québec. (...) Il n'est pas question de modifier la loi 101, je veux être très clair là-dessus. »