Le bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales a annoncé lundi matin qu'il n'y aurait aucune poursuite envers l'ancien ministre Pierre Paradis relativement a des gestes d'inconduite sexuelle vis-à-vis une de ses employées politique.

Fin avril, La Presse avait rapporté que le dossier de police ne contenait rien susceptible de supporter des accusations d'agression sexuelle.

L'employée politique avait pris un premier contact avec le cabinet du premier ministre Couillard à l'automne 2016, au moment où les accusations d'Alice Paquet visant le député Gerry Sklavounos faisaient la manchette. Elle était réapparue deux mois plus tard, avec un courriel au chef de cabinet de M. Couillard, Jean-Louis Dufresne. Après qu'elle a fait un signalement à la SQ, la police a déclenché une enquête formelle à la fin du mois de janvier, qui a entraîné l'expulsion de M. Paradis tant du Conseil des ministres que du caucus libéral.

M. Paradis n'avait pas pris la parole publiquement depuis, frappé en même temps par les séquelles d'une commotion cérébrale, subie à la fin de 2016. Il ne commenterait pas davantage aujourd'hui, prédisaient ses proches.

Dans un communiqué lundi matin, le DPCP explique que le dossier ne contenait pas d'éléments pouvant « raisonnablement » espérer une condamnation si des accusations étaient déposées. Les procureurs doivent être passablement sûr d'obtenir un verdict de culpabilité quand ils décident d'accuser quelqu'un.

« Après examen du rapport d'enquête produit par la Sûreté du Québec à la suite d'allégations de gestes à caractère sexuel visant le député de la circonscription de Brome-Missisquoi, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) n'est pas raisonnablement convaincu de pouvoir établir la culpabilité de cette personne. En conséquence, aucune accusation criminelle ne sera déposée dans ce dossier ».

La plaignante a été rencontrée ce matin, et informée de la décision.

Au Parlement, le député caquiste François Bonnardel commentait avec prudence. « Je n'ai pas vu la nouvelle. Pierre Paradis, c'est mon voisin de circonscription. Maintenant, si le DPCP a décidé de ne pas poursuivre son enquête, tout laisse croire que la gravité des allégations ne menait peut-être pas la police à porter ce dossier beaucoup plus loin. Donc le DPCP ne porte pas ce dossier plus loin. Donc on verra la suite. Est-ce qu'on reverra M. Paradis à L'Assemblée nationale ? C'est juste lui qui, je pense, peut répondre à cette question. » 

-Avec Tommy Chouinard