Alors que le gouvernement américain met de l'avant une panoplie de mesures protectionnistes, le Québec fait le choix inverse. Hier, la ministre des Relations internationales Christine St-Pierre a annoncé l'expansion des représentations de la province chez nos voisins du Sud, mais aussi en Afrique, en Europe, en Asie et à Cuba, où le Québec ouvrira le premier bureau de son histoire.

D'ici deux ans, le réseau québécois comptera 33 représentations dans 19 pays, a annoncé la ministre à 350 personnes venues l'entendre présenter la nouvelle politique internationale du Québec au Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). « Nous sommes l'État fédéré avec la plus grande présence internationale au monde », a dit Mme St-Pierre. Actuellement, le Québec a 26 représentations dans 14 pays.

Plus tôt dans la journée, la ministre avait aussi annoncé dans un communiqué de presse que le budget de son ministère est haussé de près de 10 % pour la prochaine année, portant son enveloppe annuelle à 106,3 millions.

Cette hausse devrait être suivie par d'autres. Récemment, le gouvernement libéral a affirmé vouloir injecter 100 millions d'argent neuf dans les relations internationales d'ici cinq ans. « En 1967, tout était beau [quand le ministère a été créé]. En 2017, nous visons encore plus loin, plus haut », s'est réjoui la ministre en rappelant que son ministère fête, comme l'Expo universelle de Montréal, son 50e anniversaire cette année.

La part du lion aux États-Unis

Au moment où le gouvernement Trump cible à la fois l'industrie du bois d'oeuvre du Canada et le système de gestion de l'offre de l'industrie laitière, c'est aux États-Unis qu'iront près de 35 % des nouveaux investissements. En plus de dépêcher 23 employés supplémentaires dans ses bureaux et délégations, le Québec ouvrira une nouvelle antenne à Philadelphie. « Les gens [sur le terrain] travaillent déjà très fort. Bientôt, on va multiplier les missions ministérielles aux États-Unis. Le premier ministre va y aller aussi, alors on a besoin de renforts », dit Mme St-Pierre.

La ministre québécoise ne cache pas que l'administration Trump lui donne du fil à retordre. « On peut dire qu'il est dur à suivre », dit-elle au sujet du nouveau président. L'industrie du bois d'oeuvre, qui vient de se voir imposer une taxe compensatoire de 20 % par la Maison-Blanche, est la principale inquiétude du gouvernement. « Ça représente 60 000 emplois au Québec, dit la ministre. Pour la renégociation de l'ALENA, je suis optimiste. Les Américains vont voir leur intérêt à maintenir une relation forte », croit-elle.

L'occasion cubaine



Une des principales destinations vacances des Québécois, Cuba aura aussi bientôt son premier bureau du Québec. « Il y a beaucoup de choses à faire à Cuba. Ils ont une économie qui se transforme du communisme vers le socialisme, et certains de nos modèles les intéressent. Notamment le modèle coopératif », a dit hier à La Presse Christine St-Pierre, ajoutant que son gouvernement a voulu agir en amont du dégel entre les États-Unis et le régime cubain, dont les pourparlers ont été remis sur la glace depuis l'élection de novembre.

Où seront les nouvelles représentations du Québec à l'étranger ?

Afrique

• Le bureau du Québec à Dakar devient une délégation.

• Deux nouveaux bureaux à Abidjan, en Côte d'Ivoire, et au Maroc

Asie

• De nouvelles représentations au Vietnam et à Singapour

États-Unis

• Une nouvelle antenne à Philadelphie

Amérique latine

• Un premier bureau à Cuba

• Un nouveau bureau à Guadalajara, au Mexique