Les partis d'opposition ont remis en cause, jeudi matin, l'indépendance du grand patron de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), Robert Lafrenière.

Celui-ci participera plus tard à l'étude des crédits du ministère de la Sécurité publique. Ce rendez-vous annuel est l'occasion pour les députés de poser des questions sur les réalisations de l'UPAC.

Le passage de M. Lafrenière à l'Assemblée nationale est particulièrement attendu cette année: son corps policier a défrayé la manchette presque tous les jours depuis quelques semaines.

Des informations confidentielles ont d'abord coulé aux médias à propos de l'enquête «Mâchurer» qui ciblerait, entre autres, l'ancien premier ministre Jean Charest et l'ex-argentier du Parti libéral du Québec, Marc Bibeau. Aucune accusation n'a été portée.

Puis, M. Lafrenière s'est trouvé forcé de déclencher une enquête interne pour tenter de découvrir d'où venait la fuite.

Le président du syndicat des policiers de Montréal, Yves Francoeur, a renchéri en alléguant qu'il existerait une «immunité libérale» dans le système de justice au Québec, puisqu'une autre enquête qui ciblerait cette fois deux députés libéraux a été bloquée à un haut niveau. M. Francoeur a approché l'UPAC, mais ce sera finalement la Sûreté du Québec qui enquêtera sur ses allégations.

Tout cela fait dire aux oppositions à Québec que quelque chose ne tourne pas rond. Le leader parlementaire en chambre du Parti québécois, Pascal Bérubé, a affirmé que M. Lafrenière ne jouit pas d'une indépendance «totale», car celui-ci a été nommé par M. Charest, puis renommé par l'actuel premier ministre, Philippe Couillard.

Le patron de l'UPAC devrait être nommé aux deux tiers de l'Assemblée nationale, a insisté le député de la Coalition avenir Québec, André Spénard.

Amir Khadir de Québec solidaire a soutenu que pour lui, le manque d'indépendance de M. Lafrenière n'était pas un «doute», mais bien un «constat d'échec terrible».