Le Parti québécois (PQ) a une «pente à remonter» s'il veut être plus représentatif de la diversité culturelle québécoise puisqu'il souffre d'un «déficit de confiance réel» auprès des communautés culturelles, conclut le conseiller spécial du chef Jean-François Lisée, Paul St-Pierre Plamondon au terme de sa tournée «Osez repenser le PQ».

M. St-Pierre Plamondon, qui se décrivait lui-même avant comme un «orphelin politique» il y a quelques mois, a présenté le rapport final de sa tournée ce dimanche à Montréal aux côtés du chef Jean-François Lisée.

Rappelons que dans son rapport préliminaire, M. St-Pierre Plamondon s'était montré très sévère à l'égard de son parti d'adoption, le comparant à un « club social » et affirmant qu'il était devenu « trop institutionnel, figé et conservateur ».

Après avoir sillonné le Québec durant quatre mois, M. St-Pierre Plamondon a pondu pas moins de 156 recommandations dont une quarantaine de suggestions visent à mieux représenter la diversité culturelle québécoise au sein du parti souverainiste.

«On le sait qu'on a une côte à remonter. On est en train de la remonter», a réagi M. Lisée en conférence de presse ce dimanche matin.

L'épisode de la Charte des valeurs a affaibli les relations avec un certain nombre de Québécois d'adoption, indique M. St-Pierre Plamondon dans son rapport final. Le PQ n'a pas été assez présent sur le terrain au cours des dernières années pour tisser des liens de confiance avec ces communautés, conclut-il.

M. Lisée s'est fixé comme objectif que 12 % des participants au prochain congrès du PQ en septembre soient issus des minorités culturelles. Cette proportion est déjà atteinte au sein des employés du PQ à l'Assemblée nationale, s'est-il félicité ce dimanche.

Le chef du PQ ajoute qu'il a fait des «appels individuels» à ses membres issus de minorités culturelles pour qu'ils soient présents au congrès. Il a déjà suivi l'une des recommandations du rapport en nommant des «ambassadeurs» du PQ qui assureront une présence «constante et continue» auprès de la diversité. À titre d'exemple, la députée Diane Lamarre - qui a fait de nombreux voyages en Haïti dans le passé- est son «ambassadrice» auprès de la communauté haïtienne au Québec.

Le chef du PQ rejette toujours le projet du gouvernement de Philippe Couillard de réaliser une consultation sur le racisme systémique. 

Rajeunissement du PQ

«Le pouvoir jeune s'est accru considérablement (au sein du PQ)», s'est par ailleurs réjoui M. Lisée ce matin, soulignant une hausse de 31 % de ses membres de moins de 40 ans dans les six derniers mois.

Selon les dernières données du parti, il y avait au mois d'avril 16 683 jeunes sur près de 100 000 membres, ce qui représente environ 16 % de toutes les adhésions. Dans 35 circonscriptions, la majorité des membres du PQ ont moins de 40 ans.

En décembre 2016, le PQ comptait 12 680 jeunes parmi ses membres, ce qui équivalait à 14 % de l'ensemble des adhérents.

En avril, le PQ a aussi recensé 40 présidents de circonscription jeunes. Quant aux membres de l'exécutif, le PQ en a dénombré 37,5 % qui ont moins de 40 ans.

M. St-Pierre Plamondon estime que les jeunes qu'il a rencontrés au cours des derniers mois lors de ses consultations sont «ouverts à l'idée» de la souveraineté, mais surtout «curieux» d'entendre parler du sujet. Il a senti un certain «déficit de notions historiques» chez les plus jeunes - qui n'ont pas connu le référendum de 1995 -notamment parce que «les familles ont peut-être arrêté de parler de politique» à la maison, dit le conseiller spécial de Jean-François Lisée. 

- Avec La Presse canadienne