Pierre Karl Péladeau ne nie pas que Québecor World a créé des sociétés et des succursales dans des pays reconnus pour leurs régimes fiscaux avantageux alors qu'il était l'une des têtes dirigeantes de l'entreprise.

Il était «normal» que l'entreprise adopte cette stratégie, a-t-il affirmé dans un message sur Facebook publié vendredi. Par ailleurs, il a ajouté qu'il n'avait jamais mis en place de « structure fiscale exotique » pour deux autres compagnies qu'il a dirigées, Québecor et Québecor Média.

« Ce n'est pas parce que le nom 'Québecor' apparaît dans l'appellation d'entreprise de Québecor World qu'il faut conclure que c'est la même entité, a-t-il écrit sur sa page Facebook. C'est tout faux. »

Une enquête de La Presse a révélé vendredi que Québecor World a créé des sociétés en Suisse, au Luxembourg et en Islande, même si l'entreprise n'y exploitait aucune imprimerie. M. Péladeau a défendu cette stratégie, mise en place par la « direction solide et aguerrie » qui administrait l'entreprise à l'époque où il en gravissait les échelons.

« Que ceux-ci aient mis en place des opérations visant à optimiser la fiscalité de l'entreprise était normal à l'époque et cela était vrai pour la vaste majorité des multinationales canadiennes », a écrit M. Péladeau.

Le chef péquiste a ajouté que Québecor et Québecor Média n'ont jamais eu recours à des stratagèmes « exotiques » pour éviter l'impôt. Il a ainsi réitéré les propos qu'il avait tenus au micro de Paul Arcand peu après son entrée en politique en 2014.

« Je réitère que lorsque j'étais président et chef de la direction de Québecor et Québecor Média, je n'ai jamais mis en place de structure d'optimisation fiscale de nature « exotique » comme les qualifient les experts, a-t-il écrit. J'en ai fait la déclaration en entrevue avec Paul Arcand il y a un ou deux ans et je le réitère avec conviction aujourd'hui. »

« Nos petits amis » de La Presse

Le chef du PQ s'en est aussi pris aux journalistes de La Presse, en les qualifiant de « nos petits amis ». Il les a mis au défi d'enquêter sur les pratiques fiscales de Power Corporation du Canada, la société qui est propriétaire du quotidien.

« Des milliers de transactions financières sont réalisées par Power Corporation du Canada tous les jours, a-t-il écrit. S'intéressent-t-ils (les journalistes de La Presse) au fait qu'elles soient réalisées, encore aujourd'hui, dans des paradis fiscaux et/ou dans le but de minimiser les impacts fiscaux? Est-ce que nos petits amis s'intéressent au fait qu'elles soient réalisées encore aujourd'hui dans des paradis fiscaux et/ou dans le but de minimiser les impacts fiscaux? Un travail herculéen à faire, mais certainement pas une commande de la direction. » 

En matinée, les adversaires politiques de Pierre Karl Péladeau l'ont sommé de s'expliquer sur la stratégie fiscale de Québecor World, dénonçant au passage son « interprétation moralement élastique » des lois fiscales.