Le gouvernement Couillard impose 300 millions de compressions aux municipalités par une entente qui sera dévoilée en après-midi. Mais pour bien marquer leur désaccord, les unions municipales ont refusé de se prêter à la séance publique de signature prévue à l'origine par le ministère des Affaires municipales.

Dans le document soumis la semaine dernière par Québec, on prévoyait clairement un moment, et un espace pour permettre à Philippe Couillard et ses ministres Carlos Leitao et Pierre Moreau, ainsi que les maires Denis Coderre et Régis Labeaume et les deux unions municipales, de signer formellement le nouveau «pacte fiscal transitoire».

À l'Assemblée nationale, mercredi, le chef péquiste Stéphane Bédard est revenu à la charge rappelant que ces compressions amèneraient nécessairement des hausses de taxes foncières ou des baisses de services. Cette fois, Philippe Couillard est venu en appui de Pierre Moreau, le responsable des Affaires municipales, pour défendre les coupures nécessaires à l'atteinte du déficit zéro, en 2015-2016.

L'entente qui sera dévoilée officiellement cet après-midi prévoit un total de 300 millions de compressions, venant surtout d'une baisse du taux de remboursement de TVQ et de l'abolition des Centres locaux de développement (CLD). L'entente affirme que les municipalités «acceptent» la réduction de transferts, ce qui a mis les leaders de la FQM, Richard Lehoux et de l'UMQ, Suzanne Roy, dans l'eau chaude politiquement. M. Lehoux a expliqué à La Presse qu'il n'y a jamais eu de négociations que les groupes se sont vu présenter les compressions comme un fait accompli.

Des sources municipales soulignent que l'UMQ et la FQM font face à un mouvement tangible de mécontentement parmi leurs membres devant les conditions acceptées par leurs associations. Déjà, le maire de Saguenay, Jean Tremblay, a menacé de se retirer de l'UMQ. La ville de Ville-Marie, en Abitibi, va dans le même sens.