Le vérificateur général par intérim, Michel Samson, réplique à l'opposition péquiste en réaffirmant sa totale impartialité.

Par ailleurs, il convient qu'il serait préférable qu'une personne dans sa position ait les coudées franches avec un poste en bonne et due forme, et non sur une base intérimaire pendant des années. M. Samson assure l'intérim depuis deux ans et demi, une position qu'il juge inconfortable.

L'impartialité de M. Samson avait été remise en cause la semaine dernière par le chef de l'opposition officielle, Stéphane Bédard, qui laissait entendre que le vérificateur avait exécuté une commande politique en rédigeant son rapport sur l'état des finances publiques.

M. Bédard jugeait qu'il avait accompli «la job commandée par les libéraux», en critiquant le fait qu'il n'avait pas obtenu du Conseil du trésor tous les chiffres nécessaires pour tracer un portrait juste de la situation budgétaire au moment de rédiger son rapport précédent. À la lumière des chiffres obtenus après l'élection des libéraux, le vérificateur concluait que le déficit du Québec pouvait atteindre 5,6 milliards $ en 2014-2015 et non 1,75 milliard $ comme prévu par le gouvernement péquiste.

De son côté, la Coalition avenir Québec a tenté sans succès d'obtenir l'appui de l'opposition péquiste pour réitérer la confiance de la Chambre envers le vérificateur, grâce à une motion.

Le vérificateur général est nommé par l'Assemblée nationale. Sa nomination nécessite l'approbation d'au moins les deux tiers des députés, mais elle se fait généralement à l'unanimité.

Plus le temps passe, plus la situation faite à M. Samson crée un malaise évident dans les milieux politiques.

«Avoir un vérificateur général par intérim pour une période aussi longue que deux ans et demi, je pense, à tout le moins, que ce n'est pas souhaitable», a reconnu M. Samson, en conférence de presse, en rendant public un rapport.

Il assure que toute son équipe «travaille avec rigueur, indépendance et professionnalisme», alors quand il entend des parlementaires remettre en cause son impartialité, il trouve cela «exagéré».

Il a aussi rappelé qu'il était habituel, contrairement à ce qu'a laissé entendre l'opposition, de voir le gouvernement en place se prévaloir de son droit de commander une «vérification particulière» au vérificateur général, comme l'a fait le gouvernement Couillard, en lui demandant en avril d'examiner la situation financière du Québec.

Cela s'est produit «10 ou 12 fois au cours des 10 dernières années par tous les gouvernements», a-t-il assuré, en ajoutant qu'il n'avait aucune raison de refuser une telle demande.