Les nouvelles compressions imposées à Radio-Canada risquent de pénaliser particulièrement les francophones hors Québec, selon le ministre responsable de la Francophonie canadienne, Jean-Marc Fournier.

Pour la troisième fois en quatre ans, Radio-Canada-CBC a annoncé récemment d'importantes compressions, de l'ordre de plus de 130 millions $.

Cette cure minceur se traduira par la suppression de 657 postes à travers le pays.

En point de presse mercredi matin, en marge de la séance hebdomadaire du conseil des ministres, M. Fournier a dit que cette situation pouvait conduire à poser des questions sur l'enveloppe budgétaire versée par le gouvernement fédéral à la société publique.

Selon lui, les francophones du pays ont donc raison d'être inquiets et il veut prendre leur défense en expédiant une lettre à la ministre fédérale du Patrimoine et des Langues officielles, Shelly Glover, pour la sensibiliser à ce problème.

Il entend aussi aborder la question lors de la prochaine conférence ministérielle de la Francophonie, qui se tiendra en juin.

«Les coupures ont des effets au Québec, c'est clair. Elles ont des effets dans le Canada, à mon sens, plus dramatiques parce que Radio-Canada est le filet de communication», a-t-il fait valoir, jugeant que ces compressions à répétition allaient être «néfastes» pour la survie en français des 2,5 millions de francophones du pays.

«On ne peut pas les empêcher d'être inquiets si ce filet commence à avoir quelques trous», a-t-il illustré, en rappelant que, pour de nombreux Canadiens francophones, Radio-Canada était souvent le seul moyen de communication disponible dans leur langue.

«Il faut tout faire pour la promotion du français au Canada», a ajouté M. Fournier.