Même si elle défend encore sa révision controversée des prestations pour les assistés sociaux, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Agnès Maltais, indique qu'elle est ouverte à la possibilité de l'ajuster pour répondre aux critiques.

Pourrait-elle corriger le tir? «Tout à fait, au sujet des dangers qu'il y a, entre autres, pour les personnes vulnérables, a-t-elle répondu à La Presse. Je l'ai déjà dit: je n'échapperai personne. S'il y a des propositions de choses qu'on peut mieux faire, je vais les accueillir.»

Une rencontre est prévue demain avec les groupes qui défendent les démunis et les prestataires de l'aide sociale. «Je leur demande deux petits jours de patience. C'est un dossier complexe, il faut en discuter en personne, les yeux dans les yeux, pour voir comment on peut atteindre nos objectifs à partir de ce qui est sur la table. Je ne négocierai pas par les médias», dit la ministre.

Juste avant le congé de la relâche, Mme Maltais a dévoilé dans la Gazette officielle du Québec un avant- projet de règlement sur l'aide sociale. Une consultation de 45 jours est prévue. Le règlement éliminerait l'allocation spéciale de 129$ pour les gens de plus de 55 ans et les parents d'un enfant de moins de 5 ans, soit deux groupes qui ont un obstacle supplémentaire pour trouver un emploi. Québec épargnera ainsi 20 millions de dollars par année. En contrepartie, Mme Maltais prévoit offrir une allocation supplémentaire de 195$, pendant six mois, aux prestataires qui participeront à un futur programme de réinsertion. L'effet global sera bénéfique, croit-elle.