Après des mois de confrontation à la Commission de la construction du Québec (CCQ), le gouvernement Charest veut acheter la paix avec la FTQ-Construction en proposant un règlement satisfaisant pour la partie syndicale. Au conseil d'administration de la CCQ, on ne peut expliquer autrement la position adoptée par le Conseil du Trésor dans ce litige.

«C'est la bonne interprétation», résume Alain Robert, président de l'Association des entrepreneurs en construction et représentant patronal au sein du conseil d'administration de la CCQ. Pour lui, au coeur du litige entre la CCQ et ses 600 employés en grève se trouvent les modifications nécessaires au régime de retraite. Des hausses de cotisations importantes sont obligatoires, «sinon on s'en va dans le mur avec un déficit de 123 millions», dit M. Robert. Or, le Conseil du Trésor a validé un scénario qui rencontre davantage la position syndicale. En coulisse, on comprend que le gouvernement exerce une pression évidente sur la CCQ pour qu'elle s'entende avec ses 600 employés de bureau en grève. Au Conseil du Trésor, on a souligné hier que c'est au conciliateur Jean-Pierre Gosselin de rapprocher les parties.

À la CCQ, on explique que Michelle Courchesne a rencontré le patron de la FTQ Michel Arsenault et le président du syndicat local de la FTQ, Serge Cadieux. Les rapports entre la FTQ et le gouvernement sont très mauvais depuis que Québec a modifié les règles du placement syndical sur les chantiers.

Interrogé hier par La Presse, M. Cadieux a refusé de confirmer la tenue de rencontres entre Mme Courchesne et sa centrale syndicale, tout en rappelant que la CCQ doit obtenir un mandat de Québec avant de négocier avec ses employés - la CCQ doit s'aligner sur le secteur public pour les augmentations salariales.

Le conciliateurnommé par Québec a souscrit à l'évaluation syndicale sur les cotisations nécessaires au maintien de la caisse du régime de retraite. Il soutient qu'avec une contribution égale de 9% pour l'employeur et les employés, le régime reste en équilibre. Or, pour la CCQ, il faudrait que chaque partie verse 11%, voire 12% pour assurer la pérennité du régime. Lundi, le conseil d'administration de la CCQ a repoussé à la quasi-unanimité le rapport du conciliateur. Seule la FTQ a voté en faveur. Sur Twitter hier, la FTQ a accusé les autres syndicats d'avoir appuyé la partie patronale - la FTQ n'a plus qu'un siège au conseil d'administration de la CCQ.