François Hollande ne profitera pas de son passage au pays pour redéfinir les relations du triangle France-Québec-Canada sur la question nationale, a prédit hier l'ambassadeur du Canada à Paris.

François Hollande ne profitera pas de son passage au pays pour redéfinir les relations du triangle France-Québec-Canada sur la question nationale, a prédit hier l'ambassadeur du Canada à Paris.

Après la profession de foi fédéraliste de Nicolas Sarkozy lors de son passage au Québec en 2008, le président français ne lâchera pas de petite phrase sur cette question, croit Lawrence Cannon, ambassadeur du Canada en France.

« Je serais surpris, franchement », a-t-il confié lors d'une rencontre éditoriale à La Presse.

L'ex-ministre conservateur croit au contraire que les Français cherchent à resserrer leurs liens avec le reste du Canada et que le voyage officiel de François Hollande, qui arrive aujourd'hui, servira cet objectif. Le président s'arrêtera à Banff et Calgary, effectuant du coup la première visite d'un chef d'État français dans l'Ouest canadien.

« Pour eux, avoir une relation avec les provinces de l'ouest du pays, c'est tout aussi important que la relation avec le Québec », a indiqué M. Cannon, hier. Il a reconnu que « ce n'est pas demain la veille » que l'Alberta aura des liens privilégiés comme ceux du Québec avec Paris, mais il n'en a pas moins estimé que la France s'intéressait de plus en plus aux autres provinces canadiennes.

François Hollande sera au Canada jusqu'à mercredi. En plus de ses visites dans l'Ouest et au Québec, il prononcera une allocution devant la Chambre des communes et devant l'Assemblée nationale.

Investissements «extrêmement importants»

M. Cannon estime que « beaucoup de Français au sein de ce gouvernement » sont en train de réaliser l'importance de l'activité économique amenée par le secteur énergétique dans les Prairies. Les investissements d'entreprises de l'Hexagone comme GDF Suez, Veolia et Total en Alberta sont « extrêmement importants », a rappelé M. Cannon.

Il a ajouté que la relation France-Québec pouvait servir de modèle pour tisser des liens entre la capitale française et d'autres provinces canadiennes.

Interrogé sur son propre avenir politique, le diplomate a indiqué qu'il excluait complètement un retour en politique dans le cadre des élections fédérales prévues en 2015. « La porte est fermée, a-t-il tranché. Fermée, fermée. »

Lawrence Cannon a été député conservateur de 2006 à 2011, occupant le poste de ministre des Affaires étrangères pendant près de trois ans.