Le premier ministre Stephen Harper et son cabinet n'ont pas encore pris officiellement position par rapport au projet de loi d'un député visant à réformer le Parlement, mais les propositions de Michael Chong font déjà passablement jaser au sein des troupes conservatrices.

À l'occasion de la rencontre hebdomadaire du caucus mercredi, M. Harper n'a pas dit s'il allait permettre un vote totalement libre sur la question.

Généralement, les simples députés peuvent se prononcer comme ils le veulent sur les projets de loi d'initiative parlementaire, mais le premier ministre n'a pas précisé s'il avait l'intention d'accorder autant de marge de manoeuvre aux ministres.

Le degré d'appui pour les idées mises de l'avant par M. Chong dans les rangs conservateurs, mais aussi au sein de l'opposition, pourrait avoir un certain impact au moment où Stephen Harper et son entourage trancheront.

Le député conservateur albertain Leon Benoit a déjà endossé publiquement les propositions de son collègue ontarien.

M. Benoit est loin d'être le seul à avoir exprimé son opinion à ce sujet. Depuis le dépôt du projet de loi, Michael Chong a été inondé d'appels, de courriers électroniques et de messages sur le réseau social Twitter.

Il doit rencontrer ses collègues conservateurs jeudi matin pour les informer par rapport à ses propositions et il fera le même exercice avec les membres de l'opposition la semaine prochaine.

M. Chong se bat pour favoriser un rééquilibrage des pouvoirs entre les députés et l'exécutif de leur parti, allant même jusqu'à recommander que les caucus des diverses formations politiques aient le pouvoir de remettre en question l'autorité de leur chef et même de s'en débarrasser.

Il souhaite aussi que les associations de circonscription aient le dernier mot au moment de choisir leur candidat au lieu de laisser cette prérogative au numéro un de leur parti.

Les partisans du projet de loi de Michael Chong se montrent prudents à ce stade-ci. Ils estiment qu'il est beaucoup trop tôt pour dire s'il va être adopté aux Communes puisque la plupart des députés n'ont pas encore eu l'occasion d'en prendre connaissance.

Le député ontarien Larry Miller a, pour sa part, déjà fait ses devoirs.

Il a déclaré que M. Chong était est l'un de ses bons amis et l'une des personnes les plus futées à la Chambre. Malgré tout, il a affirmé avoir lu le projet de loi sept fois plutôt qu'une.

M. Miller a dit en être arrivé à la conclusion qu'il y avait «quelques détails qui vont engendrer des discussions», mais il a soutenu être prêt à participer à cette conversation.

Le parlementaire conservateur James Bezan a, de son côté, avancé qu'à son avis, il y avait du bon et du mauvais dans les propositions de Michael Chong.

Pour séparer le bon grain de l'ivraie, il entend lui aussi s'entretenir avec M. Chong.