Aux prochaines élections fédérales, en 2015, il faudra élire 30 députés de plus. Trois de ces nouveaux députés seront élus au Québec mais le gouvernement du Québec juge cela nettement insuffisant.

Le Sénat a adopté vendredi matin le projet de loi qui fait passer le nombre de sièges aux Communes de 308 à 338. Le gouvernement conservateur voulait ainsi augmenter le nombre de députés provenant des régions dont la population est en croissance.

L'Ontario aura 15 députés de plus. L'Alberta et la Colombie-Britannique en ajoutent chacune six.

Québec, qui en a trois de plus, s'était inquiété de la perte de son poids au Parlement avec l'ajout des députés des autres provinces. Des versions préalables de ce projet de loi ne prévoyaient aucun siège de plus que les 75 québécois que l'on compte à l'heure actuelle.

Le gouvernement Harper s'était finalement ravisé. Avec trois députés de plus, le Québec aura 23,1 pour cent des sièges à Ottawa, ce qui correspond à son poids démographique, mais ce qui représente une perte par rapport à son poids historique.

À Québec, on s'est empressé de réagir à l'adoption de la loi. Le ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes, Yvon Vallières, a déploré vivement l'effet de la nouvelle loi sur le poids relatif du Québec à la Chambre des communes.

«Je rappelle qu'à trois reprises, depuis 2007, par des motions adoptées à l'unanimité de ses membres, l'Assemblée nationale a demandé que le gouvernement fédéral renonce à adopter tout projet de loi ayant pour conséquence de diminuer le poids relatif du Québec à la Chambre des communes», a déclaré le ministre Vallières dans un communiqué de presse.

Québec aurait voulu voir son poids protégé, peu importe les variations démographiques au pays. Le ministre Vallières estime que la nouvelle répartition nuira à la capacité des Québécois de se faire entendre au sein des institutions fédérales. Il reproche également au gouvernement Harper de ne pas avoir consulté les provinces avant de faire ces modifications.

«Le gouvernement fédéral se comporte comme si la Chambre des communes lui appartenait exclusivement, alors qu'il s'agit d'une institution fondamentale de notre fédération. Chaque partenaire de la fédération doit pouvoir participer à l'évolution de nos institutions communes», a soutenu le ministre.

Par ailleurs, l'opposition libérale fédérale s'était plainte de la facture qui vient avec l'ajout de sièges: 19,3 millions $ par année. Les libéraux avaient proposé de redistribuer autrement les 308 sièges actuels afin de mieux représenter la distribution de la population canadienne. Le gouvernement conservateur avait rejeté l'idée.

Il reste maintenant aux commissions électorales à redessiner les cartes des quatre provinces touchées afin d'y inclure les nouvelles circonscriptions. Elles ont presque quatre ans pour accomplir la tâche.