Le premier ministre Stephen Harper met en doute l'engagement du NPD envers le Canada, après que Nycole Turmel a avoué avoir été membre du Bloc québécois jusqu'en janvier dernier.



Joignant sa voix à certaines critiques visant Mme Turmel, le premier ministre a affirmé mercredi que les Canadiens s'attendent à ce qu'un parti politique qui aspire à gouverner «soit engagé sans équivoques envers son pays».

La chef intérimaire du NPD a confirmé mardi qu'elle avait été membre du Bloc québécois pendant plus de quatre ans. Elle a retourné sa carte du parti en janvier dernier, quelques semaines avant de se porter candidate sous la bannière néo-démocrate.

Elle a de plus reconnue être membre de Québec solidaire - un parti de gauche sur la scène provinciale lui aussi souverainiste -, mais a ajouté qu'elle comptait faire annuler sa carte.

Même si Nycole Turmel jure n'avoir jamais été indépendantiste, Stephen Harper a dit croire que les Canadiens seront déçus de voir les liens qu'elle entretient avec ce mouvement.

L'ancienne leader syndicale a temporairement remplacé Jack Layton la semaine dernière, pendant que le chef du NPD lutte contre un nouveau cancer.

«Je crois que c'est très décevant», a laissé tomber Stephen Harper lorsqu'il a été interrogé mercredi sur la controverse. «Je n'ai pas grand-chose à dire, mais je crois que les Canadiens trouveront cela décevant.»

Mais le NPD soutient que les conservateurs sont mal placés pour critiquer Mme Turmel.

«Le ministre conservateur Denis Lebel était un membre actif du Bloc québécois, et Maxime Bernier était un attaché politique de l'ancien premier ministre Bernard Landry», plaide le NPD dans un communiqué.

Nycole Turmel, âgée de 68 ans, a expliqué qu'elle avait acheté une carte de membre du Bloc pour soutenir son amie Carole Lavallée, une députée de Gilles Duceppe défaite le 2 mai dernier dans Saint-Bruno-Saint-Hubert.