Le ministre du Patrimoine canadien, James Moore, estime que la présentation, dimanche, d'un documentaire portant sur les ambitions nucléaires de l'Iran représente une victoire pour la liberté d'expression au Canada.

Après avoir été annulée à deux reprises, la projection d'Iranium a eu lieu à Bibliothèque et Archives Canada.

Ce documentaire, d'une durée d'une heure, retrace l'évolution du programme nucléaire de l'Iran. Il est basé sur des entrevues avec plus de 25 personnes, selon les documents de présentation du film.

La projection du documentaire avait été reportée une première fois après que l'ambassade iranienne eut envoyé une lettre de protestation à Bibliothèque et Archives Canada, qui avait fait valoir que la présentation du film risquait de nuire aux relations diplomatiques entre le Canada et l'Iran.

La projection a ensuite été fixée à une date ultérieure, à la suite du mécontentement du public et d'une critique du ministre Moore, qui avait qualifié la décision de déplacée.

Mais lorsque Bibliothèque et Archives Canada a reçu des appels téléphoniques menaçants et des enveloppes douteuses, la présentation du documentaire a été reportée une fois de plus.

Dimanche, pour la projection d'Iranium, la salle était comble, et des policiers avaient été déployés.

Les représentants de Bibliothèque et Archives Canada ont toutefois refusé de discuter des mesures liées à la sécurité.

Selon le ministre Moore, la projection du documentaire envoie deux messages.

Le premier, à l'ambassade iranienne, pour lui montrer que l'intimidation n'empêchera pas les Canadiens de regarder et de présenter les films qu'ils veulent.

Le second, à ceux qui recourent aux menaces de violence contre les personnes qui ont présenté et vu Iranium, pour leur prouver que de telles menaces n'auront aucune incidence sur le désir des Canadiens de regarder les films qu'ils veulent et de les voir là où ils veulent.

M. Moore a ajouté que la décision de Bibliothèque et Archives Canada n'allait pas être oubliée de sitôt.