Le ministre des Ressources naturelles Christian Paradis a confirmé qu'il avait demandé à une association conservatrice à Montréal de lui rembourser un manteau qu'il se serait fait voler lors d'un cocktail.

M. Paradis était l'invité d'honneur lors d'une collecte de fonds organisée par l'homme d'affaires Paul Sauvé après que son entreprise se soit vu octroyer un important contrat de rénovation sur la Colline parlementaire.

M. Sauvé a indiqué à une commission parlementaire, mardi, qu'il avait reçu un appel téléphonique d'un membre du bureau de M. Paradis, le lendemain du cocktail, demandant la somme de 5400 $ pour rembourser le manteau volé. M. Sauvé a également confié être demeuré incrédule face à une telle demande, au point de se sentir carrément insulté.

Mais des reçus fournis par le bureau du ministre ont toutefois démontré que les goûts vestimentaires du M. Paradis n'étaient pas si extravagants. Les factures ont démontré que le manteau et un parapluie avaient plutôt coûté 740,68 $, incluant les taxes et un rabais de 150 $.

Un rapport de police, déposé après le vol, évaluait le manteau à 900 $. Ce montant inclut les coûts pour le remplacement des serrures et des clés du domicile de M. Paradis et de son bureau à Thetford Mines, ainsi que de son domicile à Ottawa et de ses bureaux sur la Colline parlementaire et de Gatineau. Le trousseau de clés de M. Paradis se trouvait dans le manteau.

M. Paradis a dit qu'il croyait qu'il était juste que l'association conservatrice défraie une partie du montant du manteau volé puisqu'elle avait organisé le cocktail.

«(...) J'ai demandé à l'association de comté pour voir qu'est-ce qu'il en était de mon manteau, si on pouvait faire des démarches pour tenter de le retrouver (...) Quand j'ai vu ça, j'ai demandé effectivement s'il n'y avait pas possibilité d'être récompensé par le fait que j'ai eu des dommages qui ont été occasionnés. Il a fallu que je change mes serrures de portes pour ma résidence personnelle», a expliqué le ministre.

Richard Walker, porte-parole de M. Paradis, a confirmé qu'ils avaient demandé à l'Association conservatrice dans Bourassa de payer environ 400 $ pour le manteau en geste de bonne volonté. L'Association a refusé et a suggéré de contacter M. Sauvé.

L'appel suivant, logé à M. Sauvé, a été bref. Il n'avait pas l'intention de rembourser le coût du manteau.

Cette histoire a donné aux députés de l'opposition quelques munitions afin d'attaquer les conservateurs.

«(...) Regardez, on a eu les culottes au traîne. Là on est rendu avec le 'coat» à Paradis. Alors c'est triste mais c'est aussi inquiétant», a déclaré le député libéral Denis Coderre.

«Nous avons donc une nouvelle question maintenant. Si le manteau vaut 800 $, pourquoi l'assistant demanderait-il 5400 $? Est-ce une tentative de camouflage?»

Les conservateurs ont évité ces attaques en questionnant la crédibilité de M. Sauvé. M. Paradis a aussi nié avoir demandé un remboursement aussi élevé.

«Jamais, jamais. Ça n'a aucun sens», a-t-il répondu lorsqu'on lui a demandé s'il avait vraiment demandé 5000 $.

M. Coderre doute toutefois de la parole de M. Paradis.

«Je trouve cela inquiétant. Vous avez un gars qui sous serment vient dire qu'on lui a demandé de rembourser 5400 $ pour un manteau, puis qu'il pouvait l'acheter chez Holt & Renfrew. Puis là il dit que le manteau valait juste 800 $... Pourquoi ça coûte 4600 $ de plus? Alors c'est sa parole contre l'autre, mais vous avez M. Sauvé qui a dit ça sous serment.»