Le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, refuse pour l'instant de donner sa bénédiction au projet du gouvernement Harper, qui veut maintenir un contingent de soldats en Afghanistan après la fin de la mission de combat, en 2011.

Le chef libéral a soutenu hier que les intentions du gouvernement conservateur sont trop floues et que trop de questions demeurent sans réponse.

Devant les journalistes, M. Ignatieff a aussi accusé Stephen Harper d'improviser dans cet important dossier de politique étrangère, à moins de deux semaines du sommet de l'OTAN à Lisbonne, où l'avenir de la mission en Afghanistan sera au coeur des discussions.

Au cours de la fin de semaine, le ministre de la Défense, Peter MacKay, a confirmé que le gouvernement Harper étudiait la possibilité de maintenir des soldats en Afghanistan, au-delà de 2011 pour former les troupes afghanes. Le contingent pourrait atteindre 1000 soldats à Kaboul, capitale du pays, jusqu'en 2014, et mettrait l'accent sur l'aide humanitaire, le développement et la formation.

Des sources conservatrices ont aussi affirmé que le Canada subissait d'énormes pressions de la part des pays de l'OTAN pour qu'il maintienne des soldats en Afghanistan.

Pour le chef libéral, le gouvernement Harper doit expliquer clairement ses intentions aux Canadiens. Il a aussi nié que les libéraux soient en train de négocier une entente secrète avec le gouvernement pour prolonger la mission canadienne.

«Le sommet de l'OTAN est dans deux semaines à Lisbonne. Ils (les conservateurs) se précipitent dans tous les sens parce qu'ils font face à des pressions des pays alliés. Vendredi, sans avis préalable, Bob Rae a reçu un appel de Lawrence Cannon (ministre des Affaires étrangères). C'était la première fois que nous entendions parler de cette idée au sujet de la formation militaire. Mais nous ne savons pas les détails, nous ne savons pas combien de soldats canadiens. Il ne s'agit pas de faire une entente secrète avec libéraux sur une telle question», a affirmé M. Ignatieff.

En juin, le chef de l'opposition avait proposé de maintenir un certain nombre de soldats en Afghanistan pour former des militaires et des policiers afghans. Il avait alors affirmé que c'était dans l'intérêt du Canada puisque, si les Afghans n'ont pas la formation nécessaire pour assurer leur propre sécurité, le pays pourrait bien redevenir une base pour Al-Qaïda.

Depuis l'arrivée des soldats canadiens en Afghanistan, en 2002, 152 militaires ont perdu la vie.