Alors que les députés se préparent à reprendre le boulot à la Chambre des communes pour une session parlementaire qui s'annonce tumultueuse, un nouveau sondage indique que le Parti conservateur et le Parti libéral sont au coude à coude dans les intentions de vote.

Selon ce sondage, réalisé par la firme Nanos, les conservateurs de Stephen Harper récolteraient 33,3% des intentions de vote si des élections générales avaient lieu aujourd'hui, soit presque autant que les libéraux de Michael Ignatieff qui recueilleraient 32,8%.

Le NPD obtiendrait pour sa part 15,6% tandis que le Parti vert recevrait 12,1%. Au Québec, le Bloc demeure en tête avec 40,7%, loin devant le Parti libéral (27,3%), le Parti conservateur (15,6%) et le NPD (10,8%).

Ce coup de sonde confirme une tendance relevée par d'autres firmes de sondage au cours des derniers mois selon laquelle les libéraux reprennent peu à peu le terrain perdu depuis les dernières élections fédérales. L'enquête confirme aussi que l'avance que détenaient les conservateurs au printemps, qui frisait les 10 points de pourcentage dans certains sondages, est totalement disparue.

Au dernier scrutin, le Parti conservateur avait obtenu 37,7% des voix et le Parti libéral avait dû se contenter d'un maigre 26,3%. Au printemps, les troupes de Michael Ignatieff ne récoltaient guère mieux dans les intentions de vote.

Selon le président de la firme Nanos, Nik Nanos, cette remontée des libéraux s'explique davantage par la série de gaffes commises par les conservateurs de Stephen Harper au cours des derniers mois que par la performance de Michael Ignatieff.

La décision du gouvernement Harper d'abolir le caractère obligatoire du formulaire long du recensement et la gestion des sommets du G8 et du G20, entre autres, pourraient expliquer cette baisse des appuis aux conservateurs.

«Les libéraux n'ont rien fait de grandiose pour améliorer leur sort dans les intentions de vote. Ce sont plutôt les conservateurs qui se sont tirés dans le pied à quelques reprises dans certains dossiers. La tournée estivale de Michael Ignatieff aura été bonne pour unifier les troupes libérales et aura servi de répétition générale pour les prochaines élections, mais cela n'explique pas la remontée des libéraux», a affirmé hier M. Nanos.

Selon lui, aucun parti n'aurait intérêt à provoquer des élections cet automne compte tenu de l'impasse qui persiste dans les intentions de vote. «Des élections maintenant seraient risquées autant pour les conservateurs que pour les libéraux», a noté le sondeur.

En août, le premier ministre Stephen Harper a affirmé qu'il ne voulait pas d'élections générales à l'automne, disant vouloir concentrer tous ses efforts à consolider la reprise économique au pays.

Michael Ignatieff a aussi indiqué qu'il n'y avait pas d'urgence de convoquer les Canadiens aux urnes et que sa préférence était de faire fonctionner le Parlement.

Cela dit, M. Harper conserve tout de même certains atouts en ce que les Canadiens ont une meilleure perception de lui que de Michael Ignatieff ou encore de Jack Layton. De tous les chefs, M. Harper est en effet vu comme l'homme le plus compétent et ayant la meilleure vision du pays par une bonne marge.

Ce sondage a été réalisé auprès de 1014 personnes entre le 28 août et le 3 septembre et comporte une marge d'erreur de plus ou moins 3,1%, 19 fois sur 20. La marge d'erreur est toutefois plus élevée dans le cas des résultats régionaux (plus ou moins 6,4% au Québec).