Pas de rapprochement entre Philippe Couillard et Thomas Mulcair sur la question du Sénat. Pour le chef du NPD, pas question de rouvrir les discussions constitutionnelles sur la place du Québec afin d'obtenir l'abolition de la Chambre haute, un engagement de son parti.

Au terme d'une rencontre de près d'une heure avec le premier ministre Couillard, Thomas Mulcair a indiqué qu'il n'était pas question pour lui d'élargir d'éventuelles discussions constitutionnelles pour assurer que le Québec adhère à la constitution de 1982. La ronde de discussions que suppose la promesse néo-démocrate porterait «exclusivement» sur le Sénat, d'indiquer M. Mulcair. L'abolition du Sénat promise par le NPD, s'il est porté au pouvoir, nécessiterait l'unanimité des provinces.

«Je respecte la position traditionnelle du Québec, je la connais, j'ai déjà travaillé ici», de souligner l'ancien ministre de l'Environnement de Jean Charest. Pour le NPD, «dans une démocratie il n'y a pas lieu d'avoir des non-élus» comme les sénateurs, a-t-il rappelé.

Le NPD va «continuer de travailler avec ouverture pour améliorer la place du Québec au sein du Canada, le fruit est mûr avec le NPD pour améliorer la place du Québec», a-t-il souligné. «Nous sommes en train de parler exclusivement du Sénat, mais si vous regardez nos positions, vous verrez qu'il y a une ouverture chez nous qui n'existe pas dans les autres partis», de souligner M. Mulcair.

Au passage, il a nié avec énergie les informations voulant qu'il ait envisagé de se porter candidat pour le Parti conservateur quand il a quitté la politique provinciale. «Un vieil ami, Lawrence Cannon, m'avait parlé d'un poste de conseiller senior en environnement; les gens savaient que je connaissais ce secteur», a-t-il expliqué. Après discussion, M. Mulcair a constaté que le gouvernement Harper n'avait pas l'intention de respecter les engagements du Canada à Kyoto, «ce fut la fin des discussions», a-t-il résumé.

Jamais il n'avait été question de salaire, un bureau d'avocat lui avait d'ailleurs fait miroiter un salaire très important. «Si le salaire avait été un enjeu, je serais allé là. À la place, je me suis présenté pour un parti qui n'avait jamais fait élire un seul député au Québec dans des élections générales», a-t-il souligné.