Les manifestants choqués par la décision de certains franchisés de Tim Hortons de réduire les avantages sociaux de leurs employés pour compenser la hausse du salaire minimum en Ontario ont l'intention de faire connaître leur mécontentement dans d'autres endroits du pays, dont à Montréal.

Environ 50 manifestations seraient prévues, vendredi, dans plusieurs villes à travers le pays. Au moins 38 de ces rassemblements auront lieu en Ontario, dont 18 à Toronto. En date du 31 décembre 2016, le nombre de cafés Tim Hortons au Canada s'établissait à 3801.

Parmi les autres villes qui devraient accueillir des manifestations vendredi se trouvaient Calgary, Halifax, Saskatoon, Regina, Vancouver et deux autres villes en Colombie-Britannique. Un seul établissement québécois était visé par la campagne, soit celui de la station de métro Place-d'Armes, à Montréal.

Les organisateurs de la campagne de manifestations affirment que les rassemblements prévus vendredi à certains cafés particuliers ne visent pas les franchisés en tant que tels, mais plutôt leur société mère.

«S'ils sentent la pression, ils sauront, comme nous le savons, que la solution doit venir du siège social de l'entreprise, et non pas se faire sur le dos des employés qui travaillent au salaire minimum», a expliqué la porte-parole Britanny Smith.

«Nous visons l'entreprise multimilliardaire et sa société mère, Restaurant Brands International, qui ont les moyens de protéger leurs travailleurs, mais qui ne le font pas.»

Mme Smith ne pouvait pas préciser comment les franchises avaient été choisies pour être le théâtre des manifestations. Elle a cependant noté qu'elles avaient été choisies par certains des membres locaux de son organisation, qui porte le nom de Fight for $15 and Fairness.

Le salaire minimum ontarien est passé de 11,60 $ l'heure à 14 $ l'heure au début de l'année. Ce bond de plus de 20% des salaires a été évoqué par certains franchisés de Tim Hortons qui ont choisi de couper dans les avantages sociaux des employés pour atténuer son impact.

Les manifestations ont débuté après que Jeri Horton-Joyce et Ron Joyce Jr, les enfants des cofondateurs de la chaîne Tim Hortons, eurent mis ces mesures controversées en place dans deux franchises à Cobourg, en Ontario.

L'entreprise et ses franchisés se renvoient la balle en ce qui a trait à la responsabilité des coupes. Tim Hortons affirme que les franchisés sont responsables d'établir les salaires et avantages sociaux des employés, en se conformant aux lois en vigueur. Mais certains franchisés font valoir que l'entreprise, qui contrôle les prix, devrait aider les propriétaires à s'adapter avec les hausses de salaire obligatoires en leur permettant de hausser leurs prix. Les franchisés aimeraient obtenir une hausse des prix généralisée de 10%, selon une source.

La Great White North Franchisee Association, qui représente la moitié des franchisés canadiens de Tim Hortons, a calculé que la hausse du salaire minimum de l'Ontario et d'autres changements aux lois du travail de la province coûteraient en moyenne 243 889 $ par année à chaque franchisé.

Tim Hortons a affirmé, plus tôt en janvier, que les coupes faites par certains franchisés aux avantages sociaux des employés ontariens «ne reflétaient pas les valeurs de notre marque, les opinions de la compagnie, ou les opinions de la grande majorité» des propriétaires de restaurants.