La dissidence au sein du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal a fait réagir un des dirigeants la semaine dernière, qui estime que cela risque «d'affaiblir financièrement la structure» en place, a appris La Presse.

Dans un courriel envoyé le 9 mai aux syndiqués de l'arrondissement de Montréal-Nord où l'Union syndicale des cols bleus de Montréal (USCBM) est née, le directeur syndical de la région Est, Marc-André Bondu, exprime sa «déception face à celles et ceux qui encouragent cette division».

M. Bondu répond ainsi aux critiques formulées à l'égard du Syndicat qui se préoccuperait trop peu du sort de ses membres. «Notre présence sur le terrain notamment à Montréal-Nord est significative et peut être facilement prouvée», écrit-il avant de souligner que le travail syndical concerne également les griefs.

De plus, M. Bondu rappelle que le Local 301 est affilié au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qui représente 70% de tous les employés municipaux. «Modifier cette réalité ne fera qu'affaiblir financièrement la structure et notre rapport de force».

Il y a trois semaines, des cols bleus ont décidé de se regrouper et créer l'USCBM pour offrir un choix indépendant des grandes centrales syndicales, et ce, en pleine période de maraudage. Le porte-parole Patrick Roy estime que la grogne est suffisamment grande au sein des troupes face à la guerre de pouvoir que se livrent des dirigeants et ex-dirigeants du Local 301 pour justifier la mise en place d'un nouveau syndicat. L'USCBM se présente comme une «alternative syndicale, autonome et démocratique». 

Le courriel de M. Bondu survient alors que la campagne de changement d'allégeance est commencée. D'ailleurs, il invite les membres à s'inscrire pour recevoir automatiquement le calendrier des actions syndicales et souligne qu'il reste à la disposition de chaque syndiqué qui aurait des questionnements.