Bonne nouvelle pour les milliers de Montréalais privés d'eau: des renforts arrivent à la Ville de Montréal pour dégeler les conduites gelées. La métropole a embauché une quinzaine d'équipes supplémentaires pour prêter main-forte aux employés débordés par la situation.

En temps normal, les 19 arrondissements disposent chacun d'une équipe pour dégeler les entrées d'eau de leurs citoyens. Mais les 1700 plaintes reçues en février à la Ville pour des conduites gelées, soit 10 fois plus que l'an dernier, ont incité la métropole à faire appel au privé afin de rétablir l'alimentation en eau.

«Quinze équipes sont disponibles et vont travailler dans les arrondissements les plus touchés», rapporte Chantal Rouleau, élue responsable de l'eau au comité exécutif de Montréal. Les premières équipes sont entrées en fonction mardi et les autres le feront mercredi.

D'une seule équipe dans Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, l'arrondissement en comptera maintenant quatre. Dans Rosemont-La Petite-Patrie, deux équipes viendront s'ajouter aujourd'hui aux trois déjà au travail. «On devrait être en mesure d'accélérer le travail», dit Serge Fortin, porte-parole de Rosemont.

Sécuritaire, la technique de dégel?

Quant aux doutes soulevés mardi sur la sécurité de la technique utilisée par Montréal pour dégeler les entrées d'eau, Chantal Rouleau affirme que les équipements de la Ville feront l'objet d'une révision une fois la situation rétablie. «Nos équipements peuvent avoir un certain âge et de nouvelles technologies peuvent être plus efficaces», a indiqué l'élue.

Un couple du quartier Notre-Dame-de-Grâce a rapporté au quotidien montréalais The Gazette que la technique utilisée par Montréal avait provoqué un début d'incendie dans leur résidence. La principale méthode employée par Montréal pour dégeler les conduites consiste à induire un courant électrique dans les tuyaux en branchant un appareil à une borne d'incendie et au circuit électrique de la résidence privée d'eau.

«C'est une opération assez risquée, reconnaît Caroline Langis, porte-parole de l'arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. Il faut y aller de façon très délicate parce qu'il y a un risque d'incendie. Souvent, ce sont de vieilles installations et on sait d'avance qu'il y a un risque.»

Le Service de sécurité incendie de Montréal (SSIM) confirme que les pompiers ont dû se déplacer chez ces citoyens, mais on indique que l'incendie avait été maîtrisé lors de leur passage. Une porte-parole, Julie Gascon, ajoute qu'aucun autre incident du genre n'a été recensé dans la métropole. Le corps des pompiers juge que la technique utilisée par Montréal est sécuritaire «tant que ce travail est réalisé par des employés qualifiés à ce niveau», a précisé Julie Gascon.

À Longueuil, on dit préférer une autre technique à l'utilisation de l'électricité, celle-ci étant plus difficile à maîtriser. «Cette technique est moins utilisée parce qu'elle demande un personnel plus spécialisé, dont un électricien. Il faut créer un circuit électrique dans les conduites où l'on soupçonne du gel. Avant de faire une intervention, il faut débrancher la mise à la terre de la résidence pour augmenter le courant. C'est plus difficile et plus sensible», dit Renaud Beauchemin, porte-parole de la Ville de Longueuil.

La principale ville de la Rive-Sud préfère injecter de l'eau chaude ou de la vapeur dans les conduites gelées. Cette technique impose toutefois de sectionner l'entrée d'eau pour insérer un boyau.