Il pourrait y avoir du chauffage au bois à Montréal bien après 2020, contrairement à ce qui a été annoncé l'an dernier.

L'administration Coderre songe à assouplir la réglementation du chauffage au bois, dont un volet controversé doit être soumis à une consultation publique prochainement.

L'an dernier, la Ville a interdit l'installation de nouveaux appareils de chauffage au bois et prévu le retrait des appareils existants d'ici 2020.

Il y aurait environ 83 000 poêles et foyers au bois à Montréal. Ceux-ci sont la source de 61% de la pollution de particules fines dans la région.

Dans un avis présenté l'an dernier, la Direction de santé publique de Montréal a estimé que la pollution des poêles et foyers a causé 909 décès prématurés à Montréal en 2002.

Sur la base de ce constat de santé publique, le projet de règlement adopté par le comité exécutif prévoit le retrait des appareils déjà installés. Mais cela pourrait changer.

«Sur le chauffage au bois, l'administration en est à reconsidérer sa position», a affirmé à La Presse Réal Ménard, responsable de l'environnement au comité exécutif.

«L'interdiction dans les nouvelles constructions est adoptée, mais qu'est ce qu'on fait avec les installations existantes? demande-t-il. Il y aura des consultations publiques à l'automne, et il se peut qu'il y ait des alternatives à l'élimination pure et nette du chauffage au bois.»

La réglementation proposée l'an dernier sous l'intérim du maire Laurent Blanchard n'aurait permis que les poêles aux granules et les foyers au gaz naturel.

Les nouveaux poêles à bois modernes, plus efficaces et certifiés par l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (EPA), n'auraient pas été permis, même s'ils permettent de réduire la pollution de 80% ou plus.

Selon André Bélisle, de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), un programme de remplacement des appareils inefficaces permettrait de réduire rapidement la pollution.

Son organisme a géré un tel programme dans toutes les régions du Québec, sauf à Montréal.

«On doit agir de façon plus respectueuse avec les gens, dit-il. Ceux qui ont vécu le verglas pensent que ça peut revenir. La norme EPA bien appliquée peut permettre de réduire les émissions de particules de 80% à 85%. On peut obtenir des réductions majeures rapidement au lieu d'attendre 2020.»