Le ministère des Transports du Québec (MTQ) a investi près de 43 millions depuis juin 2011 pour sécuriser la plus vieille structure du pont Honoré-Mercier et a accordé au printemps deux contrats totalisant 30 millions pour assurer la viabilité de l'ouvrage.

Les travaux de renforcement, qui doivent se poursuivre sur une base ponctuelle, ont permis de rétablir la pleine fonctionnalité du pont, qui offre deux voies de circulation dans chaque direction entre Montréal et la banlieue sud-ouest de la métropole. La pérennité de la plus ancienne section du pont, en service depuis 80 ans, n'est toutefois pas encore assurée.

Pour prolonger la vie de l'ouvrage, le MTQ a attribué au printemps dernier à deux consortiums d'ingénierie des contrats de 15 millions chacun pour surveiller étroitement la structure actuelle et assurer la viabilité à long terme de ce grand pont d'acier, inauguré en 1933.

Ces deux contrats, a précisé Claudia Goulet, porte-parole du MTQ pour l'ouest de la Montérégie, sont valides pour une période de huit ans. C'est le temps approximatif que le MTQ estime nécessaire afin de rétablir la pleine capacité structurale du pont et construire un nouveau tablier, dont le remplacement était déjà nécessaire il y a deux ans.

Si les prévisions du Ministère devaient se confirmer, le pont Honoré-Mercier devrait donc être complètement remis à neuf d'ici 2021, juste à temps pour l'ouverture du nouveau pont qui remplacera le pont Champlain, quelques kilomètres plus loin en aval.

Autre gouvernement, autre chantier

Ces travaux et investissements n'ont rien à voir avec le chantier qui a fait beaucoup parler durant une bonne partie de l'été, du côté de la Rive-Sud, et qui concerne la portion fédérale du pont Honoré-Mercier.

Le pont Honoré-Mercier est à compétence partagée. La plus ancienne structure, le pont amont, conduit de Montréal vers la Rive-Sud. Il a eu 80 ans cette année. Il a été élargi à quatre voies et prolongé jusqu'à Châteauguay en 1961.

Ce prolongement ayant été construit au-dessus de la Voie maritime du Saint-Laurent, le gouvernement fédéral a conservé la responsabilité des structures (approches, entrées et sorties, voies de convergence) aménagées entre la Rive-Sud et la limite extérieure de la Voie maritime.

À la même époque, une seconde travée a été construite en parallèle à celle de 1933. Le gouvernement du Québec est responsable de ces deux structures parallèles entre la Voie maritime et l'île de Montréal.

En 2011, le ministère des Transports du Québec devait procéder au remplacement du tablier du pont amont - le plus ancien - en vertu du même contrat, et de la même formule que la société fédérale a suivie, cet été, pour le remplacement de sa partie du tablier. Mais le chantier n'a jamais eu lieu.

Urgence

Le 14 juin 2011, en début de soirée, Québec a annoncé la fermeture complète, sans préavis, de la section amont du pont Mercier, en invoquant des motifs de sécurité. Une inspection de l'ouvrage venait de révéler des dommages beaucoup plus graves que prévu à la structure d'acier, et une perte de capacité susceptible de poser un risque sérieux pour la sécurité des usagers.

Selon les données du MTQ, les travaux de réparations et de renforcement ont coûté près de 32,5 millions depuis 2011. Pour la même période, les honoraires professionnels, principalement pour les services d'ingénierie, se sont élevés à plus de 10,2 millions, pour un total de 42,7 millions.

En sus de ces sommes, le MTQ a attribué en juin dernier un contrat de 15 millions à un consortium formé des firmes Cima+ et Dessau, pour «effectuer la surveillance des travaux de génie pour la réfection du pont Honoré-Mercier».

En avril, un autre consortium, formé par SNC-Lavalin, BPR et Genivar, a aussi obtenu du Ministère un mandat de 15 millions pour «effectuer l'inspection, le relevé de dommages et l'évaluation structurale, ainsi que la réalisation des avant-projets et la conception lors de la réalisation des travaux relatifs à la structure du pont Mercier».

Le coût des travaux de construction nécessaires au rétablissement complet du pont n'est toutefois pas encore connu, et s'ajoutera à ces investissements quand le concept final retenu par les ingénieurs sera connu.