La canicule qui s'abat sur Montréal tire à sa fin, et ce n'est pas pour déplaire aux commerçants, pour qui les journées chaudes n'augmentent pas l'affluence. Au contraire.

Selon les prévisions d'Environnement Canada, le mercure devrait chuter sous la barre des 20ºC la nuit prochaine, ce qui mettra fin à une période de six jours de canicule. Pour les propriétaires de boutique, le temps plus frais pourrait se traduire par des passants plus enclins à s'arrêter dans les commerces pour magasiner.

«Le temps chaud peut effectivement profiter à certains commerces spécialisés, comme les crèmeries», a affirmé à La Presse Charles-Olivier Mercier, directeur à la Société de développement commercial de l'avenue du Mont-Royal. «L'été en général n'est pas une période excellente. Les gens investissent dans les voyages et délaissent la consommation. Il y a aussi beaucoup de compétition dans les villes périphériques. Les gens des banlieues ont de moins en moins de raisons de venir en ville», a-t-il ajouté.

À cause des nombreux travaux qui ralentissent l'accès vers le centre-ville, des artères comme l'avenue du Mont-Royal sont moins fréquentées, selon la Société de développement. Si la pluie nuit également à l'affluence, les journées trop chaudes ne favorisent en rien la vitalité des commerces.

«On pourrait commencer à craindre pour l'avenir des rues commerciales, mais il ne faut pas se faire des scénarios catastrophes. Il est encore possible d'agir», a rappelé M. Mercier, qui croit que des mesures concrètes pour inciter les citoyens à revenir magasiner à Montréal pourraient aider les commerces.

Des rues moins fréquentées

Depuis quelques années, les rues commerciales sont moins fréquentées que lors de la dernière décennie. De nombreux facteurs peuvent expliquer ce phénomène, notamment les nombreux travaux en cours à Montréal, mais aussi certaines mesures publiques.

«C'est certain qu'avec le stationnement qui se fait rare, ce n'est pas commode de venir magasiner sur le Plateau», a affirmé Normand Roy, propriétaire de la bijouterie J. Omer Roy et fils, qui est très critique à l'endroit des politiques de l'arrondissement. «Et c'est sûr que lorsqu'il fait chaud, il faut que ce soit une nécessité pour aller faire du shopping dans la rue.»

Malgré tout, en comparant son chiffre d'affaires à celui de la même période l'année dernière, M. Roy ne voit pas de changements significatifs. «Il n'a pas encore fait assez chaud pour qu'on soit vraiment touchés. On a tout de même eu un très beau mois de juin, ce qui nous sauve un peu», a-t-il dit.

Même si l'agence de la santé et des services sociaux conseille aux Montréalais de se réfugier dans les endroits climatisés, les centres commerciaux ne sont pas nécessairement privilégiés par les Montréalais.

Au Centre Eaton, une représentante du marketing a affirmé à La Presse que «c'est relativement du pareil au même», peu importe qu'il fasse chaud ou froid à l'extérieur.

Piscines publiques

Les gens semblent plutôt nombreux à choisir les parcs et les piscines publiques, qui ont connu une affluence élevée le week-end dernier.

Pour se rafraîchir, les piscines publiques demeurent en effet une solution accessible pour les familles montréalaises. La piscine Laurier, dans l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, est un exemple de succès. Pour seulement 1$ par enfant et 4$ par adulte, plusieurs familles ont choisi de combattre la chaleur accablante par un bain de fraîcheur, plutôt que d'aller magasiner.