Des hommes victimes d'agressions sexuelles, des proches et des intervenants ont marché à Montréal, dimanche, lors du rassemblement annuel du centre de ressources et d'interventions pour hommes agressés sexuellement dans l'enfance (CRIPHASE).

Une femme sur trois et un homme sur six ont déjà été agressés sexuellement selon l'organisme. Le but de la marche est de rompre un mur de silence, souvent érigé dans la tête des victimes.

Plusieurs revendications ont été mises de l'avant, dont celle d'abolir la prescription de 3 ans en matière civile pour les personnes victimes d'actes criminels.

Alain Jobidon, directeur de l'organisme, mais aussi victime, estime que chez les hommes, les abus surviennent surtout dans la petite enfance. Il avance qu'il existe une particularité chez les victimes masculines, soit la remise en question de leur identité sexuelle.

CRIPHASE souhaite également de meilleures interventions de prévention, d'autant que 90 pour cent des agressions sexuelles ne sont pas déclarées à la police.

L'organisme espère également que les fonds de lutte contre les agressions pour hommes soient mieux financés. Il attribue cette situation, en partie du moins, au fait que les femmes ont amorcé plutôt leurs interventions.

Le tabou de la dénonciation chez les hommes, et la honte ressentie par les victimes, ne sont peut-être pas étrangers à une organisation plus tardive des organismes de lutte et de prévention pour hommes.