Après avoir laissé planer le doute, la Ville s'est finalement engagée ce matin à nommer un nouveau lieu en hommage au saint frère André, pour souligner «l'importance de cet homme pour Montréal».

Déposée par la conseillère Helen Fotopoulos, d'Union Montréal, la motion adoptée à la réunion du conseil municipal demande à la Ville de «poursuivre les efforts pour l'identification d'un lieu pour commémorer la mémoire de ce saint homme». Il s'agit donc d'amorcer le processus de recherche d'une rue, d'une place, d'un parc ou de tout monument qui pourrait accueillir le nom du saint.

«Gérald Tremblay a pris l'engagement personnel de travailler avec l'Oratoire Saint-Joseph pour trouver un endroit», a expliqué le porte-parole du comité exécutif, Darren Becker.

La chef de Vision Montréal, Louise Harel, avait réclamé une telle mesure dimanche, citant un «devoir de mémoire» à l'égard du religieux canonisé la semaine dernière. «Je me réjouis que l'administration Tremblay ait fait marche arrière», a-t-elle lancé lors de la séance du conseil.

L'administration Tremblay avait laissé planer le doute sur ses intentions dans ce dossier. La motion adoptée hier reprend finalement presque mot pour mot la déclaration de Vision Montréal. «Si nous étions dans une maison d'enseignement, ce serait considéré comme du plagiat», a ironisé Mme Harel, qui parle d'un cas de «copié-collé».

Au comité exécutif, on affirme toutefois que le maire Gérald Tremblay avait déjà entrepris des démarches avant même la sortie publique de Louise Harel. «Ce n'est pas d'hier qu'on sait que le frère André va être canonisé, a dit hier Darren Becker. Le maire avait déjà entrepris des démarches pour marquer l'événement.»

«Que Mme Harel tente de se faire du capital politique sur cette affaire, c'est un peu indécent», a dit M. Becker.

Déjà, le service de toponymie de la Ville de Montréal répertorie 35 lieux dont le nom évoque la vie et l'oeuvre du frère André. Il y a notamment une rue du Frère-André, au pied de l'Oratoire, une place du Frère-André, au centre-ville, et une rue Alfred-Bessette (du vrai nom du saint André) dans l'arrondissement de Saint-Laurent. Aucun ne réfère cependant à son accession à la sainteté.