Les cols bleus de Montréal ont entamé à minuit hier soir leur grève «à intensité variable», qui touchera les arrondissements un après l'autre et pendant laquelle ils refuseront de travailler en heures supplémentaires.

La grève touche aujourd'hui l'arrondissement Ville-Marie et se déplacera demain dans Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâces. Seuls l'Insectarium et le Biodôme seront frappés de plein fouet, puisqu'ils devront fermer leurs portes pour une durée indéterminée pendant cette grève. Les camps de jour de l'Insectarium, toutefois, sont maintenus.

Les citoyens peu affectés

Pour le reste des services offerts par la Ville de Montréal, et conformément à une décision rendue hier par le Conseil des services essentiels, la grève devrait avoir peu d'impact sur les Montréalais. Cette grève consiste principalement en l'arrêt du travail en temps supplémentaire; tous les cols bleus au travail pendant les horaires réguliers de travail «fourniront leur prestation habituelle de travail», précise la Ville. La collecte des ordures, par exemple, sera effectuée sur les heures normales de travail. En cas de bris dans les réseaux d'eau et d'égout, de signalisation défectueuse ou d'affaissement majeur dans la chaussée, les cols bleus seront tenus de réparer les dégâts. Les festivals ne seront pas touchés puisque «le Syndicat s'est engagé à fournir les effectifs nécessaires en temps supplémentaire, selon les besoins, pour effectuer les travaux relatifs à la signalisation et aux feux de circulation, et ce, lorsque la santé ou la sécurité de la population sera en cause», a précisé la Ville.

Les cols bleus sont exaspérés de la lenteur des négociations visant à renouveler leur convention collective, échue depuis près de trois ans. Selon le négociateur en chef, Marc Ranger, les offres patronales sont encore insuffisantes en ce qui a trait aux congés, à la sous-traitance et aux assurances. Du côté de la Ville, on affirme avoir négocié de bonne foi et espéré une entente jusqu'à la fin. «Il s'agit de leur cinquième grève depuis un an, a rappelé Gonzalo Nunez, porte-parole à la Ville de Montréal. La Ville a fait des efforts importants sur des points majeurs pour rejoindre les demandes syndicales, mais leurs demandes excédaient de beaucoup nos capacités financières.»