Pour freiner l'exode vers la banlieue, le maire de Montréal a dévoilé dimanche un «bouquet de mesures» destinées à séduire les familles.

L'enveloppe est de 48 millions pour 2010. Le quart de la somme servira à favoriser l'accès à la propriété. Le reste sera entre autres destiné à améliorer les parcs locaux (14 millions) et les grands parcs (7 millions), à bonifier les portails des bibliothèques, à adapter les immeubles municipaux grâce à une certification famille, à installer des réseaux internet sans fil dans les arénas et à créer des places de stationnement réservées.«Avec le printemps qui arrive, plusieurs familles magasinent une propriété ou doivent régler leur bail. On veut leur offrir des incitatifs pour rester à Montréal», a indiqué Gérald Tremblay.

La Ville remboursera les droits sur les mutations immobilières, communément appelés «taxe de bienvenue», à tous les ménages avec enfants qui sont admissibles au programme d'accès à la propriété (nouveaux acheteurs d'une propriété neuve ou d'un duplex ou un triplex). Quant aux ménages sans enfant, 40% des droits leur seront remboursés. Dans ces deux cas, pour être admissible, le ménage doit acheter une propriété inférieure à un prix plafond (par exemple, 200 000$ pour un ménage sans enfant et 295 000$ pour un ménage avec enfants).

Autre mesure, Montréal fait passer de 10 000$ à 12 500$ la somme offerte aux familles qui achètent une première propriété et qui sont admissibles au programme d'accès. Toutefois, cette hausse s'applique seulement aux familles de trois enfants qui achètent une propriété valant moins de 295 000$.

Pour toute famille nouvellement propriétaire, six mois de transports en commun gratuits seront offerts à l'achat d'une carte OPUS annuelle à tarif régulier.

Trop peu, dit l'opposition

«Insuffisantes et trop timides»: voilà comment la chef de l'opposition officielle, Louise Harel, qualifie les mesures du maire Tremblay. Selon elle, le prix plafond ne «correspond pas à la réalité du marché immobilier à Montréal». Son parti voudrait que le prix maximum exigé soit égal au prix moyen du marché.

Projet Montréal souhaite aussi que le prix plafond soit relevé. «Trouver une propriété de trois chambres à Montréal qui coûte moins de 295 000$, c'est difficile», avance Émilie Thuillier, conseillère de Projet Montréal à Ahuntsic.

Même si Projet Montréal et Vision Montréal saluent certaines des annonces du maire Tremblay, ils craignent qu'elles ne suffissent pas à stopper l'exode vers les banlieues.

L'année dernière, Montréal a encore une fois affiché un solde migratoire négatif. Elle a perdu plus de 19 000 citoyens au profit de la banlieue. Lors des sept années précédentes, cette perte a été encore plus grande.

«Nous ne sommes pas inquiets, assure le maire Tremblay. De 2003 à 2009, on a aidé 5500 familles à accéder à la propriété, et maintenant, on va aider aussi les familles qui ont besoin de plus de chambres.» Il précise que ces mesures visent davantage à garder les familles à Montréal qu'à attirer les banlieusards en ville.

Rappelons que la semaine dernière, Projet Montréal a déploré le fait que plus de 40% des 29 000 employés de Montréal résident hors du territoire de la ville.