Si les citoyens de Montréal ont l'impression que les crimes commis par les gangs de rue augmentent, des statistiques publiées par le service de police démontrent le contraire pour l'année 2008.

Le Service de police de la ville de Montréal a publié lundi son bilan sur trois aspects de son travail: les gangs de rue, la sécurité routière et la présence policière dans le métro.

Il en ressort que, durant l'année 2008, le service de police a dénombré huit meurtres reliés aux gangs de rue comparativement à 14 en 2007.

Pour ce qui est des tentatives de meurtres reliées aux gangs de rue, il en a dénombré 42 en 2008, comparativement à 54 en 2007.

Le directeur du service de police, Yvan Delorme, attribue ce progrès notamment à la constitution d'une équipe de policiers spécialisés, Eclipse, ainsi qu'à l'octroi d'une somme de 37,5 millions $ sur cinq ans par les gouvernements pour contrer certaines formes de criminalité, dont celle des gangs de rue.

L'assistant-directeur Jacques Robinette affirme toutefois que les gangs de rue se morcellent, se constituent en plus petits groupes, ce qui fait qu'ils sont plus difficiles à combattre. De plus, ils ne se tiennent plus dans quelques endroits seulement.

«Ce qu'on constate sur l'île de Montréal, c'est une certaine forme de morcellement des gangs de rue. Les gangs de rue autrefois un peu plus grands, un peu plus gros, ont tendance à vouloir se subdiviser, à vouloir prendre de petits territoires sous leur contrôle, le fer de lance étant le trafic de stupéfiants», relate M. Robinette.

Ce phénomène complique le travail des agents. «Ils sont difficiles à repérer, puisque le morcellement de ces gangs de rue-là fait en sorte qu'ils veulent adhérer à de petits territoires, qu'ils veulent une chasse gardée où la compétition n'est pas tolérée. C'est difficile pour le service de police de tenir à jour des statistiques. Il y a des adhésions, puis des retraits. Au bout d'un an, les jeunes qui pouvaient avoir adhéré se seront retirés de ce milieu-là», explique M. Robinette.

En 2009, ces gangs de rue demeureront une priorité du service de police. «Ça nous préoccupe; on n'est pas paniqué, mais on y met le paquet», a commenté le président du comité exécutif de la ville de Montréal, Claude Dauphin.

Sécurité routière

Pour ce qui est de la sécurité routière, les nouvelles sont également bonnes sur le territoire de Montréal.

Le nombre de personnes décédées à la suite d'une collision est passé de 38 en 2007 à 33 en 2008, soit une baisse de 13 pour cent.

Et le nombre de piétons décédés est passé de 24 à 18 entre 2007 et 2008, soit une baisse de 25 pour cent.

Le nombre de collisions avec blessés graves est passé de 307 en 2007 à 218 en 2008, soit une baisse de 29 pour cent.

Le nombre de piétons blessés gravement est passé de 128 en 2007 à 75 en 2008, soit une baisse impressionnante de 41 pour cent.

M. Dauphin a d'ailleurs souligné que 56 intersections à Montréal avaient été reconfigurées pour les rendre plus sécuritaires.

Dans ce domaine, le directeur Delorme a également fait état de plusieurs interventions policières contre le téléphone portable au volant, contre la très grande vitesse sur les routes et pour l'installation de pneus d'hiver.

Quant au métro, le service de police de Montréal n'y est présent que depuis 20 mois seulement. Les statistiques ne sont donc pas finales.

Néanmoins, le service fait état de 150 213 heures de patrouille à pied et 243 heures de patrouille avec l'unité canine.