Des révélations concernant l'enquête de la Sûreté du Québec (SQ) sur la mort de Cédrika Provencher ont été diffusées hier par la justice, causant l'étonnement dans le public, avant qu'un juge ne fasse marche arrière et n'en interdise la publication.

Les informations étaient contenues dans des déclarations de police soumises à la justice afin d'obtenir le droit de surveiller Jonathan Bettez, le suspect principal des détectives chargés de faire la lumière sur la disparition de la fillette de 8 ans, survenue en 2007. 

La Presse et Radio-Canada menaient de front des procédures afin de permettre au public de prendre connaissance du maximum d'éléments de preuve concernant cette enquête.

Plus de 800 pages de documents ont été rendues publiques hier matin au greffe du palais de justice de Trois-Rivières, avec l'accord de toutes les parties impliquées. Mais le procureur de la Couronne Jean-Marc Poirier a réalisé en début d'après-midi qu'il avait commis une erreur en omettant de vérifier quels documents se trouvaient dans l'ensemble des documents libérés.

À l'audience, Me Poirier a indiqué que ces documents contenaient des détails sensibles concernant des « méthodes d'enquête » de la police.

Le juge Jacques Lacoursière a accepté de rendre une ordonnance de non-publication temporaire jusqu'à demain, moment où un débat sera tenu sur l'opportunité de remettre les documents en circulation ou d'en limiter la diffusion.

Ce débat se tenait dans le cadre de requêtes déposées par l'avocat de Jonathan Bettez pour faire rejeter certains des mandats rendus publics - et donc le fruit des recherches de la police relativement à ces mandats - avant son procès pour possession de pornographie juvénile.

PAS DE FICHIERS, MAIS DES TRACES, ESTIME LA COURONNE

Même si les ordinateurs du Trifluvien, mi-trentaine, ne contenaient pas directement ce type de fichiers, la Couronne croit pouvoir convaincre la justice qu'au moins un appareil de Bettez a laissé des traces informatiques incriminantes sur l'internet. Bettez a plaidé non coupable.

Me Marc-Antoine Carrette plaide que la police a outrepassé ses droits en procédant à des fouilles abusives contre son client.

Jonathan Bettez ne fait face à aucune accusation concernant la mort de Cédrika Provencher.

Photo archives La Presse canadienne

Cédrika Provencher