Les 12 jurés ont tranché : Adèle Sorella, 47 ans, est reconnue coupable des meurtres prémédités de ses deux filles et condamnée à l'emprisonnement à vie, sans possibilité de libération avant 25 ans. La partie défenderesse dispose de 30 jours pour faire appel du jugement.

Le regard fixe, Adèle Sorella est demeurée impassible et n'a montré aucune émotion lorsque le verdict a été annoncé, à la quatrième journée des délibérations du jury. «Justice a été rendue», a quant à elle affirmé Maria Albanese, procureure de la Couronne, quelques minutes après que la décision soit tombée hier en fin d'avant-midi, au palais de justice de Laval. «Nous sommes satisfaits du verdict», a ajouté cette dernière. Les avocats d'Adèle Sorella, Guy et Pierre Poupart, n'ont pour leur part pas émis de commentaire.

Les deux filles d'Adèle Sorella, Amanda De Vito, 9 ans, et Sabrina De Vito, 8 ans, avaient été retrouvées sans vie, dans la résidence familiale de Laval, le 31 mars 2009. Les corps des deux fillettes gisaient côte à côte dans la salle de jeu et ne portaient aucune marque de violence. Leur mère était absente de la maison lorsque les deux corps inanimés ont été découverts en fin d'après-midi dans la résidence. Elle avait été arrêtée 12 heures plus tard, en pleine nuit, après un accident de voiture.

Certaines hypothèses avaient été émises durant le procès pour expliquer la mort de ces deux jeunes filles. L'une de ces hypothèses voulait que ce soit une chambre hyperbare qui ait engendré la mort de ces jeunes filles par privation d'oxygène. Adèle Sorella avait acheté cet appareil pour traiter l'arthrite juvénile de la plus jeune de ses filles, Sabrina De Vito. Une autre hypothèse soutenait qu'une injection d'insuline ait provoqué leur décès.

Le jury devait se prononcer sur la responsabilité d'Adèle Sorella dans cette affaire et choisir entre quatre verdicts: coupable de meurtres prémédités, coupable de meurtres non prémédités, coupable d'homicides involontaires, ou non coupable.

Durant ce procès qui a duré huit semaines, la Couronne a fait défiler une cinquantaine de témoins. Adèle Sorella n'a pas témoigné et ne s'est pas prononcée sur ce qui s'est produit, durant le jour fatidique. Les avocats de la défense ont quant à eux fait témoigner André Tremblay, un expert en fibres du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale. Ce dernier a soutenu qu'il n'y avait aucune fibre des vêtements des enfants dans la chambre hyperbare.

Adèle Sorella avait été opérée pour une tumeur au cerveau au début des années 2000. Elle avait mentionné, durant un interrogatoire policier, être désormais incapable de pleurer depuis cette opération. Cette dernière avait également tenté de se suicider trois fois depuis le départ de son mari, Giuseppe De Vito. Ciblé par l'opération Colisée en 2006, Giuseppe De Vito était parti en cavale et s'est fait arrêter à l'automne 2010. Il purge depuis juin 2012 une peine de 15 ans de prison pour un complot visant à importer de la cocaïne à l'aéroport Montréal-Trudeau.