Le CUSM refuse de dévoiler la nature, le nombre et/ou les coûts des mandats de «consultation externe» réalisés pour son compte par Yohann Elbaz, arrêté ce matin par l'Unité permanente anticorruption (UPAC).

En milieu de journée, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a révélé dans un communiqué que le nouvel accusé dans l'affaire des pots-de-vin au mégahôpital anglophone a «réalisé des mandats de consultation externe pour le [...] CUSM de 2009 à octobre 2011».

Selon des bases de données juridiques, M. Elbaz a représenté un ou plusieurs hôpitaux à des dizaines de reprises au cours des dernières années. Le nom des hôpitaux est toujours caviardé dans les jugements afin de protéger la confidentialité des patients.

Au CUSM, on refuse d'indiquer en quoi consistaient les mandats de consultation effectués par M. Elbaz, ou même si le terme «consultation» pouvait inclure des contrats de représentation juridique. «Nous ne ferons pas plus de commentaires sur ce dossier», a répété Richard Fahey, en charge des communications de l'organisation.

«Commissions secrètes»

Yohann Elbaz devrait faire face à 16 accusations criminelles, selon un communiqué de l'UPAC. Parmi ces chefs, on compte de présumées «fraudes et fraudes envers le gouvernement, abus de confiance par un fonctionnaire public, commissions secrètes et recyclage des produits de la criminalité», indique le communiqué des policiers.Il devient le sixième suspect dans cette affaire.

De plus, M. Elbaz est le frère de Yanaï Elbaz, un cadre du CUSM soupçonné de complicité avec Arthur Porter dans ce dossier. Yanaï Elbaz a été arrêté en novembre, puis en février dernier. Il a alors été libéré sous caution.

L'ancien patron de l'immobilier au CUSM est accusé d'avoir accepté «par corruption» des avantages de la firme SNC-Lavalin. Le géant québécois de l'ingénierie souhaitait obtenir le contrat de construction du mégahôpital, évalué à 1,3 milliard de dollars.

Sur le fiche d'identification de Yanaï Elbaz à la Commission Charbonneau, son frère Yohann est cité comme une «relation d'affaires».

Comparution en mai

Yohann Elbaz est avocat. Selon le bottin du barreau du Québec, il travaille au sein de l'«Étude Légale Ethos», rue McGill. Selon le Registre des entreprises du Québec, il s'agit d'un nom utilisé depuis le mois dernier par une entreprise dont le seul actionnaire est M. Elbaz.

Opus Légal, un bureau d'avocats enregistré à l'adresse que fournit Yohann Elbaz pour Ethos, compte une boîte vocale au nom de Yohann Elbaz. Il n'est toutefois pas inscrit comme avocat sur son site internet.

«Yohann Elbaz devra comparaître dans cette cause le 23 mai 2013 au Palais de justice de Montréal», indique le communiqué de l'UPAC.