Un chef cuisinier qui a agressé sexuellement une étudiante « vulnérable et sans défense » en jouant la carte du bon samaritain a été condamné à 12 mois de prison jeudi. Selon le juge, le crime commis par Vincenzo Mirra est loin d’être « anodin », comme l’a plaidé la défense, et doit être dénoncé par de l’emprisonnement ferme.

Le juge Salvatore Mascia n’a pas été tendre à l’égard de l’accusé et de son avocat MClemente Monterosso jeudi au palais de justice de Montréal. L’avocat criminaliste d’expérience a en effet grandement « minimisé la gravité » du crime commis par son client, évoquant une simple relation sexuelle « sans contact ». Il réclamait ainsi une peine très clémente sans détention.

« On remettait même en doute ma décision. [Il disait :] “Vous semblez dire, M. le juge, vous vous êtes trompé. Ce n’est pas une agression sexuelle, c’est une agression”. Les circonstances de cette affaire ne laissent aucun doute, c’est une agression sexuelle », a tranché le juge Mascia.

La femme de 21 ans avait perdu ses clés cette nuit-là en sortant dans un bar. En état d’ébriété et désemparée, elle avait croisé par hasard Vincenzo Mirra, un homme qu’elle avait connu dans le passé. Se présentant comme un Bon Samaritain, le délinquant lui a offert de l’héberger pour la nuit sur son sofa.

C’est l’horreur à son réveil : Vincenzo Mirra est penché au-dessus d’elle et se tient le pénis en tentant de la pénétrer. La femme l’a repoussé aussitôt. Selon le juge Mascia, les gestes commis par l’accusé, au réveil de la victime, constitue une relation sexuelle.

« Monsieur s’apprête à pénétrer une femme qui était endormie. Si elle ne s’était pas réveillée, il l’aurait certainement pénétrée. C’est une gravité évidente », a affirmé le juge. Selon le magistrat, le délinquant a profité de la vulnérabilité de la victime.

Le juge l’avait toutefois fait bénéficier du doute raisonnable « in extremis » pour une relation sexuelle qui s’est déroulée pendant la nuit – dont la femme n’a pas souvenir.

Vincenzo Mirra ne s’est pas « du tout rendu service » en témoignant lors des observations sur la peine l’été dernier, selon le juge. « C’était du n’importe quoi », a lâché le magistrat. « Il proclamait son innocence. Il s’est même plaint des délais à porter plainte. » Mirra a même dépeint le portrait d’une « tentatrice ».

Cependant, le juge estime que le risque de récidive du délinquant est « mince » en raison du passage du temps, même si un rapport conclut à un risque « modéré ». Pas question toutefois de lui faire profiter de la prison à domicile. Le juge a alors tranché pour une peine de 12 mois d’emprisonnement ferme, alors que la Couronne réclamait 18 mois.

« Une peine doit refléter nos valeurs », a conclu le juge