Une figure réputée de l’industrie musicale québécoise risque maintenant la prison pour avoir violenté une femme à de nombreuses reprises dans un contexte conjugal. Denis Wolff a notamment étouffé sa victime avec un oreiller pendant plusieurs secondes au point de lui faire presque perdre conscience.

« Il faut vraiment dénoncer la violence faite aux femmes, aux conjointes, aux partenaires intimes. Il faut dire non à la violence. Il ne faut pas avoir de crainte – je sais que c’est difficile. On peut faire confiance au système de justice », a commenté la procureure de la Couronne, Me Hélène Décarie, en mêlée de presse.

Peu connu du public, Denis Wolff était un directeur artistique bien en vue, s’étant fait une renommée au sein de la maison de disques Audiogram. Il a notamment contribué au succès des artistes Jean Leloup, Pierre Lapointe, Patrick Watson, Lhasa de Sela, Loco Locass et Bran Van 3000.

L’homme de 67 ans a dû démissionner de son poste au conseil d’administration de la Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SOCAN) lorsque La Presse a révélé sa mise en accusation en avril 2021.

Denis Wolff a coupé court à son procès qui devait s’amorcer lundi au palais de justice de Montréal en plaidant coupable à quatre chefs d’accusation, dont voies de fait causant des blessures et voies de fait en étouffant la victime. Une ordonnance de la cour protège l’identité de la victime, une fréquentation de l’accusé.

Dans un premier épisode, Denis Wolff a lancé sa tablette électronique au visage de la femme pendant une « dispute », lui causant un œil au beurre noir. Une « escalade » de violence a suivi dans les mois subséquents. L’accusé multipliait les insultes et la violence physique. Il la poussait entre autres sur le lit, puis lui retenait les poignets.

Deux épisodes ressortent du lot. Dans une « explosion de violence », Denis Wolff a poussé la victime à l’extérieur de son véhicule, puis s’est mis à avancer lentement. Une autre fois, dans un autre « accès de colère », il a frappé la femme au visage. Celle-ci s’est alors cogné la tête contre le mur. Des blessures qui ont entraîné d’importantes séquelles.

Le pire épisode de violence a mené la victime à dénoncer son bourreau en 2021. Furieux, Denis Wolff s’est mis à taper la femme avec une pantoufle. Il a ensuite pris un oreiller et a étouffé la victime pendant de longues secondes. La femme avait peur et se sentait sur le point de perdre conscience.

Un rapport présentenciel a été demandé par les parties afin de brosser le portrait du délinquant en vue des observations sur la peine à imposer. Les avocats n’ont pas ouvert leur jeu concernant la peine qui sera réclamée. Il s’expose à une peine de détention.

En mêlée de presse, la procureure de la Couronne a rappelé à quel point la reconnaissance de culpabilité d’un accusé était importante pour une victime.

« Ça apporte beaucoup. Ça n’efface pas, évidemment. Ça va faire en sorte de mieux se reprendre en main, de fermer un chapitre et de pouvoir guérir de ses blessures », a affirmé Me Décarie.

MAlexandra Boulanger et MPierre Poupart défendent l’accusé.