L’enquête préliminaire de l’ex-responsable du programme de basketball de l’école Saint-Laurent Daniel Lacasse, accusé d’exploitation sexuelle, s’est entamée mardi au palais de justice de Montréal avec le témoignage d’une jeune femme.

Il s’agit de la première étape dans ce dossier, qui a pour but de présenter la preuve en vue du procès. Elle s’échelonnera jusqu’au 15 septembre prochain.

La jeune femme, dont l’identité ne peut être dévoilée à ce stade-ci, a témoigné devant le juge en avant-midi, en présence de Daniel Lacasse. L’ordonnance en vigueur nous empêche aussi de révéler le contenu de son témoignage. Un contre-interrogatoire devait ensuite suivre en après-midi.

M. Lacasse, âgé de 44 ans et bien connu dans le monde du sport scolaire, avait été arrêté en février 2022 pour des contacts sexuels qu’il aurait initiés sur une mineure pendant environ deux ans, entre 2010 et 2012. Il est depuis suspendu par le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys, qui l’employait.

La Presse avait rapporté dans la foulée de ces arrestations qu’un climat « hyper nocif », marqué par les agressions verbales et l’intimidation, régnait au sein du programme de basketball féminin.

Mélanie Lemay, la fondatrice du collectif Québec contre les violences sexuelles, était présente sur place mardi. « On est là pour être solidaires avec la victime. Ce sont des procédures éprouvantes pour elle », a-t-elle expliqué, en faisant valoir « que ce genre de cause démontre à quel point il faut mieux accompagner et soutenir nos jeunes » en matière de violences sexuelles. « Je pense que le ministre de l’Éducation gagnerait à assister à l’une de ces séances », a fait valoir Mme Lemay.

Autres dates en vue

Deux autres entraîneurs de l’école Saint-Laurent, Robert Luu et Charles-Xavier Boislard, ont également été arrêtés dans cette affaire. Ils font quant à eux face à des accusations de contact sexuel, d’incitation à des contacts sexuels et d’agression sexuelle. M. Boislard a également été accusé d’exploitation sexuelle.

La suite des procédures dans leur cas suivra prochainement. L’enquête préliminaire de Charles-Xavier Boislard est prévue entre le 3 et le 6 octobre. Robert Luu, lui, doit normalement revenir devant la Cour en juillet 2024 pour son procès.

Cette affaire avait causé une onde de choc à l’école Saint-Laurent, mais aussi plus globalement dans le milieu du sport scolaire et du basketball.

Initialement, le dossier du SPVM mentionnait des agressions sexuelles qui auraient été commises « sur deux victimes mineures qui auraient fréquenté l’institution dans la période de 2008 à 2014 ». Ces deux victimes se seraient manifestées directement à la police, qui a ensuite lancé un appel public pour identifier d’autres victimes potentielles.

En juillet 2022, soit cinq mois après l’arrestation des trois entraîneurs, un rapport d’enquête du ministère de l’Éducation avait conclu que la dignité de plusieurs athlètes a été « compromise » durant leur passage à l’école secondaire Saint-Laurent. Québec y soutenait notamment qu’un « niveau de confiance organisationnelle particulièrement faible a également été constaté dans cette école ».