C'est difficile à croire, mais c'est pourtant l'horrible réalité. Une femme de 41 ans et son amant du même âge ont plaidé coupable, hier à Montréal, à différentes accusations liées au fait qu'ils ont intégré un petit garçon de 3 ans dans leurs relations sexuelles. L'enfant est le fils de la femme.

Monsieur et Madame, que nous ne pouvons identifier pour préserver l'anonymat de l'enfant, ont aussi reconnu avoir produit de la pornographie juvénile dans la foulée. Les faits se sont produits à plusieurs reprises, entre avril 2013 et octobre 2014.

Le procureur de la Couronne, Jimmy Simard, a raconté les gestes, qui dépassent l'entendement. L'homme et la femme avaient des ébats sexuels en présence de l'enfant, et celui-ci devenait un jouet sexuel pour eux deux. Entre autres, la mère a masturbé son enfant et lui a fait des fellations.

« J'aimais ça l'entendre gémir. J'étais un peu troublée. J'ai jamais partagé ça avec quelqu'un », a écrit la mère dans un texto qu'elle a envoyé à son amant, en octobre 2014.

« On est des déviants pédos ce qui est cool si on partage les mêmes folies », a répondu l'homme par message texte.

Selon les explications de la Couronne, l'homme photographiait et filmait les agressions avec son cellulaire. Une vidéo durait plus de sept minutes. Il a distribué une partie du matériel.

DEUX ENQUÊTES

L'enquête dans cette affaire a débuté le 11 janvier 2013 aux États-Unis, avec la découverte de deux photos montrant un garçon de 5 ou 6 ans et une petite fille de 10 ans dans des situations sexuelles avec des pénis. L'enquête allait démontrer que les photos avaient été téléchargées dans l'ordinateur que l'accusé lavallois dont il est question ici utilisait à son travail. Il a été arrêté et accusé en octobre 2014.

L'analyse de cet ordinateur a montré qu'il y avait des centaines d'images pornographiques mettant en scène des enfants de 1 à 10 ans, parfois dans des relations sexuelles complètes.

Les policiers ont remarqué que Monsieur apparaissait dans certaines vidéos, avec une femme et un petit garçon. Cette découverte a déclenché une seconde enquête, qui a mené aux présentes accusations, un an plus tard. Lors de son arrestation, la femme avait avoué et affirmé que c'était l'homme qui avait proposé d'impliquer l'enfant dans leurs ébats. Selon elle, c'était arrivé cinq fois avec l'enfant, et elle avait décrit les gestes, selon les explications données à la juge Myriam Lachance hier.

L'accusé, grand, bâti, barbichette au menton et vêtu d'un complet, gardait la tête basse dans le box. La femme, qui est de stature plutôt menue, avait la même attitude. Ils ne résidaient pas ensemble. Ils étaient amis Facebook et s'adonnaient apparemment au sadomasochisme et à l'échangisme, selon le témoignage d'un enquêteur lors d'une précédente procédure. Les deux accusés sont détenus depuis leur arrestation, en 2014. Les plaidoiries sur leur peine auront lieu le 21 avril. La juge a précisé qu'il faudrait toute une journée.