Un bambin de trois ans et demi qui ne portait plus de couches, a recommencé à se salir dans ses sous-vêtements, et refusait de s'endormir pendant les siestes à la garderie. Ces changements de comportements coïncidaient avec des attouchements qu'il subissait à la garderie.

C'est ce qui se dégage d'une lettre que les parents du petit garçon ont adressée à la juge Julie Riendeau, dans le cadre de l'imposition de la peine à Andrew Phillips. Ce dernier était éducateur remplaçant dans un Centre de la petite enfance de Verdun, en 2012, et 2013.

L'enfant avait raconté à ses parents, puis à sa tante, qu'Andrew venait le trouver pendant la sieste, et jouait avec son pénis. L'enquête avait mené à l'arrestation du jeune homme. Au terme de son procès, celui-ci a été déclaré coupable de contacts sexuels. Mercredi matin, la juge Riendeau a suivi la suggestion commune des avocats et a imposé 15 mois de prison à l'homme de 26 ans. Ce dernier a pris le chemin de la détention. Pas pour longtemps, puisque son avocat, Robert Israël, s'en allait à la Cour d'appel pour le faire remettre en liberté, en attendant que son appel sur le verdict soit entendu.

Forme de protection

En ce qui concerne la petite victime, elle a passé une période difficile, mais irait mieux maintenant, selon la lettre des parents. Outre le fait de se salir, le petit garçon avait développé plusieurs tics. La psychologue qui l'a rencontré dans le cadre des procédures a expliqué aux parents, qu'il s'agissait de réactions typiques de victimes d'agressions, car cela avait quelque chose de rassurant pour eux. Lors de l'agression, le petit avait perdu le contrôle, et c'était une manière pour lui de le reprendre.

L'enfant a rencontré la psychologue pendant plusieurs semaines, afin de l'aider à mieux gérer son anxiété, et lui montrer comment réagir lors d'une agression ou de gestes avec lesquels il n'était pas d'accord. Ce qui a amené quelques problèmes en première année du primaire. «Il avait appris que si quelqu'un faisait quelque chose qu'il ne voulait pas, il avait le droit de dire non, lit-on dans la lettre des parents. Même avec un adulte. Son professeur a eu beaucoup de difficultés à lui faire respecter les règlements, cette année-là.»

Les parents signalent qu'ils ont dû lui apprendre à faire la distinction entre dire non à un adulte qui transgresse les règles et respecter les consignes d'un professeur qui lui enseigne.