Malgré les indications contraires qui s'accumulent, le gouvernement fédéral a toujours confiance de voir le nouveau pont Champlain être mis en service d'ici neuf mois.

« Nous maintenons notre cap sur la date de décembre, a affirmé lundi le ministre des Transports Marc Garneau en point de presse à Ottawa.  Ça a toujours été notre espoir de compléter le pont d'ici le mois de décembre, et on maintient le cap sur cette date-là. »

Lundi matin, le Journal de Montréal révélait que le constructeur du nouvel ouvrage - Groupe Signature sur le Saint-Laurent (SSL) - avait entamé des pourparlers avec Ottawa sur de nouveaux budgets et échéanciers.

Le lancement de ces « négociations contractuelles » survient environ un an après le dépôt d'une poursuite de SSL contre Ottawa. 

Le constructeur refuse de payer les pénalités maximales de 150 millions de dollars prévues dans le contrat initial en cas de retard, faisant valoir que le gouvernement fédéral a caché certaines informations cruciales dans son appel d'offres initial. La limitation du poids des camions sur l'ancien pont Champlain, qui n'avait pas été divulguée, aurait considérablement ralenti les travaux, argue SSL.

Mesures extraordinaires

Des mesures extraordinaires ont déjà été mises en places il y a quelques mois pour accélérer la construction du pont de 4,2 milliards, mais il semble qu'il faudra accélérer encore plus la cadence pour assurer une livraison d'ici neuf mois.

« On est en train de parler avec, bien sûr, le contracteur Signature sur le Saint-Laurent, et pour nous, c'est important d'essayer de maintenir cette date-là, a avancé Marc Garneau lundi à Ottawa.  Oui, il va y avoir un besoin d'accélérer le processus, mais pour nous, c'est toujours important de maintenir cette date. »

Le ministre a rappelé que le projet est « complexe et très technique » et refusé de commenter une éventuelle levée des pénalités en cas de retard.

Le député conservateur Michael Chong, porte-parole en matière d'infrastructure, collectivités et affaires urbaines, a dénoncé la position libérale dans le dossier du pont Champlain. 

 

"Voici un autre exemple de l'incompétence libérale concernant l'infrastructure, a-t-il lancé. Ils n'ont pas respecté leurs propres engagements en matière d'infrastructure, laissant littéralement des milliards de dollars d'infrastructure inutilisés. Maintenant, nous constatons qu'ils ne peuvent même pas mener à terme les projets déjà en cours."

 

Rappelons que le précédent gouvernement conservateur de Stephen Harper avait lancé la construction du pont Champlain en formule PPP (partenariat public-privé), avec l'intention d'instaurer un péage. Les libéraux de Justin Trudeau avaient par la suite abandonné cette idée fort impopulaire à Montréal.