Les blocs de béton achetés pour la Formule E pourraient être utilisés pour servir de digue en cas d'inondations.

Lors d'une présentation sur le bilan des inondations du printemps 2017, la mairesse Valérie Plante a indiqué que l'arrondissement Ville-Marie avait développé une idée pour améliorer les interventions en cas de crue subite. « Ce serait de faire des digues amovibles avec des blocs de béton. Ça tombe bien on a des barrières de béton en "stock", ça pourrait être réutilisé », a-t-elle dit.

Plusieurs élus ayant pouffé de rire à ce moment, la mairesse a précisé que l'idée avancée par l'arrondissement n'était pas une blague. « On rit, mais c'est vrai! »

Olivier Jean, archives La Presse

Le contrat d'achat des blocs de béton se chiffrait à 7,5 millions.

Peu après son arrivée au pouvoir, l'administration a décidé d'annuler la présentation de la course de Formule E, en raison des coûts exorbitants pour la présenter deux ans encore. Du coup, la métropole s'est retrouvée avec 1500 blocs de béton sans utilité, ceux-ci ayant été achetés pour servir de muret de protection lors des courses. Le contrat d'achat se chiffrait à 7,5 millions.

Solution technologique recherchée

Les sacs de sable ont fait leur temps, a notamment conclu le Service des incendies de Montréal, dans son bilan des inondations. Pas moins de 300 000 sacs ont été mis en place durant la crue et leur retrait s'est avéré problématique.

En effet, la métropole se considère comme chanceuse puisque le mandat de l'armée avait été prolongé, ce qui avait permis aux soldats de contribuer à leur ramassage et au nettoyage. Mais en temps normal, il revient aux autorités locales de s'occuper de cette phase. Or, les employés étaient épuisés à la suite des mesures d'urgence pour limiter les dégâts.

La Ville de Montréal dit ainsi être à la recherche d'une solution technologique pour faciliter le déploiement de digues temporaires, mais aussi leur enlèvement. Un responsable à la sécurité civile confirme que l'idée de « digues déployables » est à l'étude. Il pourrait s'agir de digues faites en polyester, par exemple.

Mais les digues ne régleront pas tout et la Ville dit étudier plusieurs scénarios pour réduire l'impact des inondations. « Il faut trouver un modèle montréalais. On ne peut pas penser qu'on peut gérer les inondations juste avec des digues », a exposé une fonctionnaire responsable.

Édouard Plante-Fréchette, archives La Presse

Montréal dispose de 1500 blocs de béton sans utilité.

Bilan en chiffres des inondations

• 439 résidences inondées

• 1100 sinistrés (45 familles se trouvent encore à l'hôtel)

• 42 commerces inondés

• 9,8 millions: facture de la Ville de Montréal pour les opérations